~ Les étrennes des orphelins ~ I La chambre est pleine d'ombre; on entend vaguement De deux enfants le triste et doux chuchotement. Leur front se penche, encore alourdi par le rêve, Sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève... - Au dehors les oiseaux se rapprochent frileux; Leur aile s'engourdit sous le ton gris des cieux; Et la nouvelle Année, à la suite brumeuse, Laissant traîner les plis de sa robe neigeuse, Sourit avec des pleurs, et chante en grelottant... II Or les petits enfants, sous le rideau flottant, Parlent bas comme on fait dans une nuit obscure. Ils écoutent, pensifs, comme un lointain murmure... Ils tressaillent souvent à la claire voix d'or Du timbre matinal, qui frappe et frappe encor Son refrain métallique et son globe de verre... - Puis, la chambre est glacée... on voit traîner à terre, Épars autour des lits, des vêtements de deuil: L'âpre bise d'hiver qui se lamente au seuil Souffle dans le logis son haleine morose! On sent, dans tout cela, qu'il manque quelque chose... - Il n'est donc point de mère à ces pettits enfants, De mère au frais sourire, aux regards triomphants? Elle a donc oublié, le soir, seule et penchée, D'exciter une flamme à la cendre arrachée, D'amonceler sur eux la laine de l'édredon Avant de les quitter en leur criant : pardon. Elle n'a point prévu la froideur matinale, Ni bien fermé le seuil à la bise hivernale?... - Le rêve maternel, c'est le tiède tapiis, C'est le nid cotonneux où les enfants tapis, Comme de beaux oiseaux que balancent les branches, Dorment leur doux sommeil plein de visions blanches!... - Et là, - c'est comme un nid sans plummes, sans chaleur, Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur; Un nid que doit avoir glacé la bise amère... III Votre coeur l'a compris : - ces enfants sont sans mère. Plus de mère au logis ! - et le père est bien loin!... - Une vieille servante, alors, en a priis soin. Les petits sont tout seuls en la maison glacée; Orphelins de quatre ans, voilà qu'en leur pensée S'éveille, par degrés, un souvenir riant... C'est comme un chapelet qu'on égrène en priant: - Ah ! quel beau matin, que ce matin dees étrennes! Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes Dans quelque songe étrange où l'on voyait joujoux, Bonbons habillés d'or, étincelants bijoux, Tourbillonner, danser une danse sonore, Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore! On s'éveillait matin, on se levait joyeux, La lèvre affriandée, en se frottant les yeux... On allait, les cheveux emmêlés sur la tête, Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête, Et les petits pieds nus effleurant le plancher, Aux portes des parents tout doucement toucher... On entrait! Puis alors les souhaits... en chemise, Les baisers répétés, et la gaieté permise! IV Ah! c’était si charmant, ces mots dits tant de fois! - Mais comme il est changé, le logis d''autrefois: Un grand feu pétillait, clair, dans la cheminée, Toute la vieille chambre était illuminée; Et les reflets vermeils, sortis du grand foyer, Sur les meubles vernis aimaient à tournoyer... - L'armoire était sans clefs ... sans clefs, la grande armoire! On regardait souvent sa porte brune et noire... Sans clefs!... c'était étrange ... on rêvait bien des fois Aux mystères dormant entre ses flancs de bois, Et l'on croyait ouïr, au fond de la serrure Béante, un bruit lointain, vague et joyeux murmure... - La chambre des parents est bien vide,, aujourd'hui: Aucun reflet vermeil sous la porte n'a lui; Il n'est point de parents, de foyer, de clefs prises: Partant, point de baisers, point de douces surprises! Oh! que le jour de l'an sera triste pour eux! - Et, tout pensifs, tandis que de leurss grands yeux bleus, Silencieusement tombe une larme amère, Ils murmurent: "Quand donc reviendra notre mère?" ...................................... V Maintenant, les petits sommeillent tristement: Vous diriez, à les voir, qu'ils pleurent en dormant, Tant leurs yeux sont gonflés et leur souffle pénible! Les tout petits enfants ont le coeur si sensible! - Mais l'ange des berceaux vient essuyeer leurs yeux, Et dans ce lourd sommeil met un rêve joyeux, Un rêve si joyeux, que leur lèvre mi-close, Souriante, semblait murmurer quelque chose... - Ils rêvent que, penchés sur leur petiit bras rond, Doux geste du réveil, ils avancent le front, Et leur vague regard tout autour d'eux se pose... Ils se croient endormis dans un paradis rose... Au foyer plein d'éclairs chante gaiement le feu... Par la fenêtre on voit là-bas un beau ciel bleu; La nature s'éveille et de rayons s'enivre... La terre, demie-nue, heureuse de revivre, A des frissons de joie aux baisers du soleil... Et dans le vieux logis tout est tiède et vermeil: Les sombres vêtements ne jonchent plus la terre, La bise sous le seuil a fini par se taire... On dirait qu'une fée a passé dans cela!... - Les enfants, tout joyeux, ont jeté deeux cris... Là, Près du lit maternel, sous un beau rayon rose, Là, sur le grand tapis, resplendit quelque chose... Ce sont des médaillons argentés, noirs et blancs, De la nacre et du jais aux reflets scintillants; Des petits cadres noirs, des couronnes de verre, Ayant trois mots gravés en or: "A NOTRE MERE!" * * * ~ Le strenne degli orfani ~ I La stanza è piena d'ombra; si sente vagamente Di due fanciulli il triste e dolce mormorio. Chinano un po' la fronte, di sogno ancora greve, Sotto la bianca tenda che trema e si solleva... - Gli uccelli intirizziti si stringono di fuori; Le ali s'intorpidiscono nel grigiore del cielo; E l'Anno nuovo ride, con la sua scia brumosa, Strascicando le pieghe della veste nevosa, Sorride e insieme piange, rabbrividisce e canta... II Ora i due fanciullini, sotto la tenda viva, Parlano piano come si fa a notte fonda. Ascoltano, pensosi, un mormorio lontano... Sussultano sovente alla chiara voce d'oro, Del timbro mattinale, che scandisce ostinato Il suo ritmo metallico nel suo globo di vetro... - Poi, la stanza è gelata... si vedono per terra, Sparsi intorno ai lettini, dei vestitini neri: L'aspro vento d'inverno che geme sulla soglia Soffia dentro la casa il suo fiato affannoso. Si sente, in tutto ciò, che manca qualche cosa... - Non c'è dunque una madre per questi fanciullini, Madre dal fresco riso, dagli sguardi trionfanti? Ella ha dimenticato, a sera, sola e china, D'attizzare una fiamma strappandola alle ceneri, E di stender sui figli la lana ed il piumino Prima di ritirarsi esclamando: perdono... Non ha dunque previsto il freddo mattinale? Né ben sbarrato l'uscio alla bora invernale?... - Il sogno della madre è il tiepido tappeto, È il nido cotonato dove i fanciulli stretti, Come graziosi uccelli nella culla dei rami, Dormono un sonno dolce di candide visioni!... - Questo è soltanto un nido senza piume e calore, Dove i piccini han freddo, non dormono, han paura; Nido che il vento amaro deve aver reso gelido... III Il cuore ve l'ha detto: - son bimbi senza madre, Non più la madre in casa! - e il padre è assai lontano!... - Una vecchia domestica, ne ha preso allora cura. I bimbi sono soli nella casa gelata; Orfani di quattr'anni, ecco che nella mente Si desta piano piano un ricordo ridente... Ed è come un rosario che si sgrana pregando: - Ah che bella mattina fu quella delle strenne! Ognuno, nella notte, vide i suoi doni in sogno, Un sogno strano in cui si vedono balocchi, Confetti in carta d'oro, gioielli scintillanti, Turbinare e danzare una danza sonora, Poi fuggir fra le tende, poi riapparire ancora! Si svegliavano presto, si alzavano gioiosi, Con le labbra golose, e sfregandosi gli occhi... Ed andavano insieme, coi capelli arruffati, Con lo sguardo raggiante delle feste più grandi, E coi piedini nudi sfiorando lievi il suolo, A bussar dolcemente alla porta materna... Entravano!... Ed allora quanti auguri... in pigiama, I baci replicati, e l'allegria concessa! IV Com'era affascinante, ridir quelle parole! - Ma com'è ormai cambiata, la casa d'una volta: Un fuoco scoppiettava, chiaro, nel caminetto, Tutta la vecchia stanza ne era illuminata, E i riflessi vermigli del grande focolare, Sopra il mobilio lustro amavano danzare... - L'armadio senza chiavi!... Senza chiavi l'armadio! Ne guardavano spesso la porta bruna e nera... Senza chiavi!... che strano!... Spesso fantasticavano Sui misteri assopiti nei suoi fianchi di legno, E credevan di udire, nel fondo della toppa Vuota, un brusio lontano, vago e lieto sussurro... - Oggi la grande stanza dei genitori è vuota: Nessun riflesso rosso traluce dalla porta; Scomparsi i genitori, le chiavi, il focolare: E dunque niente baci, niente dolci sorprese! Che Capodanno triste sarà questo per loro! - E pensierosi, mentre dai grandi occhioni blu Sommessamente scende una lacrima amara, Mormorano: "Ma quando ritornerà la mamma?" ............................................ V Ora i due fanciullini dormono tristemente: A vederli, direste che piangono dormendo, Tanto son gonfi gli occhi e il respiro penoso! Tutti i bambini piccoli hanno il cuore sì tenero! - Ma l'angelo delle culle asciuga i loro occhi, E mette un sogno lieto in quel sonno pesante, Un sogno sì gioioso che le labbra socchiuse Sembrano, sorridenti, mormorare qualcosa. - Sognano che, piegati sopra il braccino tondo, Nel gesto del risveglio, sporgono un po' la fronte, E il loro sguardo vago tutto intorno si posa... Credono di dormire in un paradiso rosa... Nel caminetto scoppia felice e canta il fuoco... Di là dalla finestra, si vede un cielo blu; La natura si desta e s'inebria di raggi... La terra, quasi spoglia, felice di rivivere, Ha fremiti di gioia sotto i baci del sole... E nella vecchia casa tutto è caldo e vermiglio: I vestiti da lutto non son più sparsi a terra, Il vento freddo ormai si è quietato alla porta... Si direbbe che là sia passata una fata!... - I fanciulli, gioiosi, hanno gridato... Là, Presso il letto materno, sotto un bel raggio rosa, Là, sul grande tappeto, risplende qualche cosa: Sono dei medaglioni d'argento, neri e bianchi; E giada e madreperla dai riflessi brillanti, Son cornicette nere, e corone di vetro, Con tre parole incise in oro: "A NOSTRA MADRE!" ~ Sensation ~ Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue: Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai pas, je ne penserai rien: Mais l'amour infini me montera dans l'âme, Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, - heureux comme avec une femme. (Mars 1870) * * * ~ Sensazione ~ Le sere blu d'estate andrò per i sentieri, Punzecchiato dal grano, pestando l'erba fine: Sentirò, trasognato, la freschezza ai miei piedi, E lascerò che il vento bagni il mio capo nudo. Io non parlerò più, non penserò più nulla: Ma l'amore infinito mi salirà nell'anima, E lontano, lontano, andrò come uno zingaro, Nella Natura, - lieto come con una donna. (Marzo 1870) ~ Ophélie ~ I Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchées en ses longs voiles... - On entend dans les bois lointains dess hallalis. Voici plus de mille ans que la triste Ophélie Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir, Voici plus de mille ans que sa douce folie Murmure sa romance à la brise du soir. Le vent baise ses seins et déploie en corolle Ses grands voiles bercés mollement par les eaux; Les saules frissonnants pleurent sur son épaule, Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux. Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle; Elle éveille parfois, dans un aune qui dort, Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile: - Un chant mystérieux tombe des astres d'or. II O pâle Ophélia! belle comme la neige! Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté! C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté; C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure, A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits; Que ton coeur écoutait le chant de la Nature Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits; C'est que la voix des mers folles, immense râle, Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux; C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle, Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux! Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre Folle! Tu te fondais à lui comme une neige au feu: Tes grandes visions étranglaient ta parole - Et l'Infini terrible effara ton oeil bleu! III - Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis; Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles, La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys. (15 mai 1870) * * * ~ Ofelia ~ ,/a> I Sull'acqua calma e nera dove dormon le stelle La bianca Ofelia ondeggia come fosse un gran giglio, Ondeggia lentamente, stesa nei lunghi veli... - Dai boschi più lontani s'odon gridi di caccia. Sono più di mille anni che la dolente Ofelia Passa, bianco fantasma, sul lungo fiume nero. Sono più di mille anni che la follia sua dolce Mormora una romanza nel vento della sera. Bacia i suoi seni il vento e dispiega in corolla I grandi veli mossi lievemente dall'acqua; Fremendo sempre piangono sulla sua spalla i salici, Sull'ampia fronte in sogno s'inclina lieve il giunco. Sfiorate, le ninfee le sospirano intorno; Ella desta talvolta, nel sonno di un ontano, Un nido da cui s'alza un breve fremer d'ali; - Un canto misterioso scende dagli astri d'oro. II Pallida Ofelia, oh, bianca come la neve! Tu moristi fanciulla, portata via da un fiume! - I venti delle vette alte della Norvegia Ti avevano parlato dell'aspra libertà; E un soffio, scompigliando la tua chioma fluente, Al tuo spirito in sogno strani fruscii recava; Il tuo cuore ascoltava il canto della Natura Nei gemiti degli alberi, nei sospiri notturni; E la voce dei mari folli, un rantolo immenso, Il tuo seno spezzava, così dolce ed umano; E un mattino d'aprile un cavaliere pallido, povero folle, muto si sedette ai tuoi piedi. Cielo! Amor! Libertà! Che sogno, o dolce Pazza! Tu ti sciogliesti in lui come la neve al fuoco: Le tue grandi visioni strozzavan la tua voce - L'Infinito terribile smarrì il tuo sguardo blu! III - Ed il Poeta dice che ai raggi delle stelle Vieni a cercar, la notte, i fiori che cogliesti, E che ha visto sull'acqua, stesa nei lunghi veli, La bianca Ofelia andare, bianca come un gran giglio. (15 maggio 1870) ~ À la musique ~ Place de la Gare, à Charleville Sur la place taillée en mesquines pelouses, Square où tout est correct, les arbres et les fleurs, Tous les bourgeois poussifs qu'étranglent les chaleurs Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses. - L'orchestre militaire, au milieu du jardin, Balance ses schakos dans la Valse des fifres: - Autour, aux premiers rangs, parade le gandin; Le notaire pend à ses breloques à chiffres. Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs: Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames Auprès desquelles vont, officieux cornacs, Celles dont les volants ont des airs de réclames; Sur les bancs verts, des clubs d'épiciers retraités Qui tisonnent le sable avec leur canne à pomme, Fort sérieusement discutent les traités, Puis prisent en argent et reprennent: "En somme!..." Épatant sur son banc les rondeurs de ses reins, Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande, Savoure son onnaing d'où le tabac par brins Déborde, - vous savez, c'est de la contrebande; - Le long des gazons verts ricanent les voyous; Et, rendus amoureux par le chant des trombones, Très naïfs et fumant des roses, les pioupious Caressent les bébés pour enjôler les bonnes... - Moi, je suis, débraillé comme un étudiant, Sous les marronniers verts les alertes fillettes: Elles le savent bien et tournent, en riant, Vers moi, leurs yeux tout pleins de choses indiscrètes. Je ne dis pas un mot ; je regarde toujours La chair de leurs cous blancs brodés de mèches folles: Je suis, sous leur corsage et les frêles atours, Le dos divin après la courbe des épaules. J'ai bientôt déniché la bottine, le bas... - Je reconstruis le corps, brûlé de belles fièvres. Elles me trouvent drôle et se parlent tout bas... - Et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres... * * * ~ Alla musica ~ Piazza della Stazione, a Charleville Sulla piazza divisa in aiuole meschine, Dove tutto è corretto, gli alberi ed anche i fiori, Tutti i bolsi borghesi, strozzati dai calori, Portan, giovedì sera, le gelosie cretine. - L'orchestra militare, nel mezzo del giardino, Nel Valzer dei pifferi dondola i suoi cheppì; - Intorno, in prima fila, pavoneggia il dandy; Il notaio s'appende ai ciondoli cifrati. Gli agrari con gli occhiali segnalano le stecche; E i burocrati portano le loro spose obese; Accanto a loro vanno, compiacenti "cornàc", Signore tutte in ghingeri che sembrano réclames; Sulle panchine verdi, droghieri pensionati Stuzzicano la ghiaia col bastoncino a pomo, E assai seriosamente discutendo i trattati, Tabaccan dall'argento, e riprendono: "Dunque!..." Stendendo sulla panca le ben pasciute reni, Un borghese attillato, dal pancione fiammingo, Fuma una bella pipa da cui traboccan fili Di tabacco - sapete?, roba di contrabbando; - Lungo le aiuole verdi ghignano i mascalzoni; resi sentimentali dal canto dei tromboni, Le reclute, assai ingenue, con una rosa in bocca, Carezzano i bambini per adescar le balie... - Io seguo, scamiciato come uno studentello, Sotto i verdi castagni le accorte ragazzine; Loro lo sanno e volgono, ridendo fra di loro, Verso me gli occhi pieni di cose maliziose. Non dico una parola: osservo solamente La bianca carne ai colli sparsi di ciocche folli; Inseguo, sotto il busto e i fragili ornamenti, Quelle schiene divine dove s'incurva l'omero. Ben presto scovo i piedi, lo stivale la calza... - Ricostruisco i corpi, arso da dolce febbre. Loro mi trovan buffo e bisbigliano piano... - Allora sento i baci salirmi sulle labbra... ~ Vénus Anadyomène ~ Comme d'un cercueil vert en fer-blanc, une tête De femme à cheveux bruns fortement pommadés D'une vieille baignoire émerge, lente et bête, Avec des déficits assez mal ravaudés; Puis le col gras et gris, les larges omoplates Qui saillent; le dos court qui rentre et qui ressort; Puis les rondeurs des reins semblent prendre l'essor; La graisse sous la peau paraît en feuilles plates; L'échine est un peu rouge, et le tout sent un goût Horrible étrangement; on remarque surtout Des singularités qu'il faut voir à la loupe... Les reins portent deux mots gravés: Clara Venus; - Et tout ce corps remue et tend sa larrge croupe Belle hideusement d'un ulcère à l'anus. (27 juillet 1870) * * * ~ Venere Anadiomene ~ Come da un verde feretro di latta, ecco una testa Di donna dai capelli bruni ed impomatati Emerge, lenta e tonta, da una vecchia tinozza, Mostrando deficienze assai mal rappezzate; Poi il collo grasso e grigio, le scapole un po' larghe E a punta; il dorso corto che s'avvalla o che sporge; I fianchi tondi sembrano quasi spiccare il volo; Sotto la pelle il grasso affiora in strati piatti; La schiena è un po' arrossata; e il tutto ha un certo gusto Orribile e bislacco; si notan soprattutto Cose assai singolari, da osservar con la lente... Ha inciso sulle reni la scritta: Clara Venus; - E tutto il corpo si agita e allarga il deretano Schifosamente bello per un'ulcera all'ano. (27 luglio 1870) ~ Première soirée ~ Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. Assise sur ma grande chaise, Mi-nue, elle joignait les mains. Sur le plancher frissonnaient d'aise Ses petits pieds si fins, si fins. - Je regardai, couleur de cire Un petit rayon buissonnier Papillonner dans son sourire Et sur son sein, - mouche ou rosier. - Je baisai ses fines chevilles. Elle eut un doux rire brutal Qui s'égrenait en claires trilles, Un joli rire de cristal. Les petits pieds sous la chemise Se sauvèrent : "Veux-tu en finir!" - La première audace permise, Le rire feignait de punir! - Pauvrets palpitants sous ma lèvre, Je baisai doucement ses yeux: - Elle jeta sa tête mièvre En arrière : "Oh ! c'est encor mieux!... Monsieur, j'ai deux mots à te dire..." - Je lui jetai le reste au sein Dans un baiser, qui la fit rire D'un bon rire qui voulait bien... - Elle était fort déshabillée Et de grands arbres indiscrets Aux vitres jetaient leur feuillée Malinement, tout près, tout près. * * * ~ Prima serata ~ - Ella era ben poco vestita E degli alberi grandi e indiscreti Flettevano i rami sui vetri Con malizia, vicino, vicino... Seduta sul mio seggiolone, Seminuda, giungeva le mani. Al suolo fremevano lieti i suoi piccolissimi piedi. - Io guardavo, colore di cera, un piccolo raggio di luce sfarfallare nel suo sorriso e sul suo seno, - mosca al rosaio. - Le baciai le caviglie sottili. Ebbe un ridere dolce e brutale Che si sciolse in un limpido trillo, Un ridere grazioso di cristallo. I suoi piedini sotto la camicia Si salvarono: "Beh, vuoi finirla?" - La prima audacia era stata permessa, Ma ridendo fingeva di punirla! - Baciai, palpitanti al mio labbro, I suoi timidissimi occhi; - Lei ritrasse la sua testolina Esclamando: "Ma questo è ancor meglio!... Signore, ho qualcosa da dirvi..." Tutto il resto gettai sul suo seno In un bacio, del quale ella rise D'un riso che fu generoso... - Ella era ben poco vestita E degli alberi grandi e indiscreti Flettevano i rami sui vetri Con malizia, vicino, vicino... ~ Roman ~ I On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. - Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafés tapageurs aux lustres éclatants! - On va sous les tilleuls verts de la promenade. Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin! L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière; Le vent chargé de bruits, - la ville n'est pas loin, - A des parfums de vigne et des parfums de bière... II - Voilà qu'on aperçoit un tout petit chhiffon D'azur sombre, encadré d'une petite branche, Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond Avec de doux frissons, petite et toute blanche... Nuit de juin! Dix-sept ans! - On se laisse griser. La sève est du champagne et vous monte à la tête... On divague; on se sent aux lèvres un baiser Qui palpite là, comme une petite bête... III Le coeur fou Robinsonne à travers les romans, - Lorsque, dans la clarté d'un pâle révverbère, Passe une demoiselle aux petits airs charmants, Sous l'ombre du faux-col effrayant de son père... Et, comme elle vous trouve immensément naïf, Tout en faisant trotter ses petites bottines, Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif... - Sur vos lèvres alors meurent les cavatines... IV Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août. Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire. Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût. - Puis l'adorée, un soir, a daigné vouss écrire...! - Ce soir-là,... - vous rentrez aux caffés éclatants, Vous demandez des bocks ou de la limonade... - On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade. (29 septembre 1870) * * * ~ Romanzo ~ I Nessuno può esser serio, quand'ha diciassett'anni. - Una sera, ti stufi di birre e limonata, di caffè rumorosi dalle splendide luci! - E si va sotto i tigli del viale, a passeggiare. I tigli san di buono nelle sere di giugno! L'aria è sì dolce a volte, da farti chiuder gli occhi; Il vento porta suoni, - il borgo è lì vicino, Porta odori di vigna e profumi di birra... II - Ecco si scorge in alto un piccolo brandello D'azzurro cupo, chiuso da una piccola fronda, Trapunto da una stella cattiva, che si fonde con dei fremiti lievi, piccola e tutta bianca... Giugno! Diciassett'anni! - Ti lasci inebriare. La linfa è uno champagne che ti sale alla testa... Si divaga; e si sente un bacio sulle labbra Che palpita in silenzio, come una bestiolina... III Nei romanzi fa il Robinson, il cuore che impazzisce, - Allor che, nel chiarore di un pallido lampione Passa una signorina dall'aria deliziosa, All'ombra del colletto tremendo di suo padre... E, poiché lei ti trova immensamente ingenuo, Trotterellando svelta con i suoi stivaletti, Rivolge il capo, attenta, con movimento lesto... - Sulle tue labbra allora muoion le cavatine... IV Sei innamorato. Fino ad agosto affittato. Sei innamorato. - I tuoi sonetti La fan ridere. Gli amici ti abbandonano, sei di cattivo di gusto. - Poi, una sera, si degna di scriverti l'amata!... - Ma quella sera... - torni nei caffè luminosi, Ordini ancora birre oppure limonata... - Nessuno è può esser serio, quand'ha diciassett'anni, E i tigli sono verdi lungo la passeggiata. (29 settembre 1870) ~ Rêvé pour l'hiver ~ A *** Elle. L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose Avec des coussins bleus. Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose Dans chaque coin moelleux. Tu fermeras l'oeil, pour ne point voir, par la glace, Grimacer les ombres des soirs, Ces monstruosités hargneuses, populace De démons noirs et de loups noirs. Puis tu te sentiras la joue égratignée... Un petit baiser, comme une folle araignée, Te courra par le cou... Et tu me diras : "Cherche !" en inclinant la tête, - Et nous prendrons du temps à trouver cette bête - Qui voyage beaucoup... (En wagon, le 7 octobre 1870) * * * ~ Sognato per l'inverno ~ A *** Lei. L'inverno ce ne andremo in un vagone rosa Con dei cuscini blu. Staremo bene. Un nido di baci folli posa Nei soffici cantucci. Chiuderai gli occhi, tu, per non veder, dai vetri, Ghignar le ombre serali, Queste mostruosità arcigne, nera plebe Di demoni e di lupi. Poi sentirai graffiarti la guancia lievemente... Un breve bacio, come un ragno forsennato, Ti correrà sul collo... E mi dirai: "Dai, cerca!" inclinando la testa, - E prenderemo tempo per scovar quella bestia - Che viaggia così tanto. (In treno, 7 ottobre 1870) ~ Le dormeur du val ~ C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent; où le soleil, de la montagne fière, Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert ou la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme: Nature, berce-le chaudement: il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouge au côté droit. (Octobre 1870) * * * ~ Il dormiente nella valle ~ È una gola fiorita dove canta un ruscello Follemente appendendo agli steli dei cenci D'argento; dove il sole, dalla montagna fiera, Splende: è un piccolo borro che spumeggia di raggi. Un giovane soldato, a bocca spalancata, E la nuca bagnata nel nasturzio azzurrino, Dorme; sta lì disteso nell'erba, e su le nubi, Bianco nel letto verde su cui piove la luce. I piedi nei gladioli, dorme. Ridendo come Sorriderebbe un bimbo malato, schiaccia un sonno. Cullalo tu, Natura, col tuo calore: ha freddo. I profumi non fanno fremer le sue narici; Egli dorme nel sole, con la mano sul petto Calmo. Ha due fori rossi, a destra, nel costato. (Ottobre 1870) ~ Au cabaret vert ~ cinq heures du soir Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi. - Au Cabaret-Vert: je demandai des tartines De beurre et du jambon qui fût à moitié froid. Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table Verte: je contemplai les sujets très naïfs De la tapisserie. - Et ce fut adorable, Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs, - Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure! - Rieuse, m'apporta des tartines de beurre, Du jambon tiède, dans un plat colorié, Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse Que dorait un rayon de soleil arriéré. (Octobre 1870) * * * ~ Alla locanda verde ~ alle cinque della sera Dopo otto giorni, avevo straziato i miei stivali Sui sassi delle strade. Entravo a Charleroi. - Alla Locanda Verde: chiesi delle tartine Al burro e del prosciutto che fosse mezzo freddo. Stesi felicemente le gambe sotto il tavolo Verde: e contemplai qualche scenetta ingenua Della tappezzeria. - Che momento adorabile, Quando la serva, tette enormi e occhi vivaci, - Quella lì non è certo un bacio a spaventarla! - Mi portò sorridente le tartine imburrate, E il tiepido prosciutto, in un piatto colorato, Prosciutto rosa e bianco profumato un po' d'aglio, - E mi riempì un boccale immenso, la cui schiuma Ad un tardivo raggio di sole s'indorava. (Ottobre 1870) ~ Ma bohême ~ (Fantaisie) Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées; Mon paletot aussi devenait idéal: J'allais sous le ciel, Muse! et j'étais ton féal; Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées! Mon unique culotte avait un large trou. - Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse. - Mes étoiles au ciel avaient un doux frrou-frou Et je les écoutais, assis au bord des routes, Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes De rosée à mon front, comme un vin de vigueur; Où, rimant au milieu des ombres fantastiques, Comme des lyres, je tirais les élastiques De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur! * * * ~ La mia bohême ~ Andavo, con i pugni nelle tasche sfondate, Ed anche il mio cappotto diventava ideale; Andavo sotto il cielo, Musa! a te solidale; Oh! quanti amori splendidi allora io sognavo! Negli unici calzoni avevo un largo squarcio. - Pollicino sognante, sgranavo nella corsa Dei versi. Mia dimora era l'Orsa Maggiore. - Le mie stelle nel cielo dolcemente frusciavano; Le ascoltavo, seduto sul ciglio delle strade, Le sere di settembre, in cui sentivo gocce Di rugiada alla fronte, come un vino robusto; In cui, rimando in mezzo a delle ombre fantastiche, Come fossero lire, io tiravo gli elastici Delle scarpe ferite, col piede accanto al cuore! ~ Les assis ~ Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs, Le sinciput plaqué de hargnosités vagues Comme les floraisons lépreuses des vieux murs; Ils ont greffé dans des amours épileptiques Leurs fantasque ossature aux grands squelettes noirs De leurs chaises; leurs pieds aux barreaux rachitiques S'entrelacent pour les matins et pour les soirs! Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges, Sentant les soleils vifs percaliser leur peau Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges, Tremblant du tremblement douloureux du crapaud. Et les Sièges leur ont des bontés: culottée De brun, la paille cède aux angles de leurs reins; L'âme des vieux soleils s'allume, emmaillotée Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains. Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes, Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour, S'écoutent clapoter des barcarolles tristes, Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour. - Oh! ne les faites pas lever! C'est lle naufrage... Ils surgissent, grondant comme des chats giflés, Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage! Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés. Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors, Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves Qui vous accrochent l'oeil du fond des corridors! Puis ils ont une main invisible qui tue: Au retour, leur regard filtre ce venin noir Qui charge l'oeil souffrant de la chienne battue, Et vous suez, pris dans un atroce entonnoir. Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales, Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever Et, de l'aurore au soir, des grappes d'amygdales Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever. Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières, Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés, De vrais petits amours de chaises en lisière Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés; Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule Les bercent, le long des calices accroupis Tels qu'au fil des glaïeuls le vol des libellules - Et leur membre s'agace à des barbes d'épis. * * * ~ I seduti ~ Neri di natte, agli occhi occhiaie verdi e il volto Butterato, le dita abbarbicate ai femori, L'occipite piagato da scorbutiche placche, Come di vecchi muri lebbrose fioriture; Hanno bene innestato, con amori epilettici, L'irreale ossatura agli scheletri neri Delle sedie; coi piedi s'attorcigliano stretti Alle sbarre rachitiche, al mattino e alla sera. Questi vegliardi han sempre fatto treccia coi seggi, Sentendo i soli ardenti lucidargli la pelle, O, gli occhi fissi ai vetri dove le nevi fondono, Tremando col dolente trepidare dei rospi. E le sedie con loro son gentili: abbrunita, La paglia cede ai lati delle loro ampie reni; L'antico sole, spento, si riaccende, racchiuso Nelle trecce di spighe in cui fermentò il grano. E i Seduti, coi denti alle ginocchia, verdi Pianisti tambureggiano con le dita la seggiola; Si ascoltan farfugliare barcarole assai tristi, E i capoccioni ondeggiano in un rullìo d'amore. - Oh! non fateli alzare! Sarebbe un bel naufragio... S'ergono, mugolando come gatti battuti, Aprono lentamente le scapole e, oh rabbia!, Le brache si rigonfiano alle reni ampollose. Li sentite cozzare le loro teste calve Ai muri scuri, i piedi ciabattano rabbiosi E i bottoni degli abiti son pupille arrossate Che vi attirano l'occhio in fondo ai corridoi! Posseggono una mano che, invisibile, uccide. Al ritorno, lo sguardo filtra il veleno nero Che offusca l'occhio mesto della cagna battuta, E voi sudate, presi in un atroce imbuto. Riseduti, coi pugni persi dentro i polsini, Pensano alle persone che li hanno disturbati, E, da mattina a sera, grappoli di bargigli Fremono da scoppiare sotto i menti meschini. Quando l'austero sonno gli abbassa le visiere, Sognano sulle braccia di sedie fecondate, Di avere tutto intorno amorini di sedie Che circondino gaie le fiere scrivanie; Fiori d'inchiostro sputando pollini come virgole Li cullano, seduti a ridosso dei calici Come lungo i giaggiuoli un volo di libellule. - E il loro membro s'irrita alle spighe barbute. ~ Oraison du soir ~ Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier, Empoignant une chope à fortes cannelures, L'hypogastre et col cambrés, une Gambier Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures. Tels que les excréments chauds d'un vieux colombier, Mille Rêves en moi font de douces brûlures: Puis par instants mon coeur triste est comme un aubier Qu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures. Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin, Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes, Et me recueille, pour lâcher l'âcre besoin: Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes, Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin, Avec l'assentiment des grands héliotropes. * * * ~ Preghiera della sera ~ Vivo seduto, come un angelo alle mani Di un barbiere, impugnando un ruvido bicchiere, Collo e ipogastro curvi, una "Gambier" tra i denti, Sotto i cieli rigonfi di vele trasparenti. Come caldi escrementi di un vecchio colombaio, Mille sogni procurano dolci bruciature; Poi d'improvviso il cuore triste è come un alburno, Che macchia l'oro giovane e scuro delle linfe. E poi, quando ho ingoiato i miei sogni con cura, Io mi volto, bevuti più di trenta bicchieri, E mi concentro per mollar l'acre bisogno: Dolce come il Signore del cedro e degli issòpi, Io piscio verso i cieli bruni, in alto e lontano, E con l'approvazione degli enormi eliotropi. ~ Mes petites amoureuses ~ Un hydrolat lacrymal lave Les cieux vert-chou: Sous l'arbre tendronnier qui bave, Vos caoutchoucs Blancs de lunes particulières Aux pialats ronds, Entrechoquez vos genouillères, Mes laiderons! Nous nous aimions à cette époque, Bleu laideron! On mangeait des oeufs à la coque Et du mouron! Un soir, tu me sacras poète, Blond laideron: Descends ici, que je te fouette En mon giron; J'ai dégueulé ta bandoline, Noir laideron; Tu couperais ma mandoline Au fil du front. Pouah! mes salives desséchées, Roux laideron, Infectent encor les tranchées De ton sein rond! O mes petites amoureuses, Que je vous hais! Plaquez de fouffes douloureuses Vos tétons laids! Piétinez mes vieilles terrines De sentiment; - Hop donc! soyez-moi ballerines Pour un moment!... Vos omoplates se déboîtent, O mes amours! Une étoile à vos reins qui boitent Tournez vos tours! Et c'est pourtant pour ces éclanches Que j'ai rimé! Je voudrais vous casser les hanches D'avoir aimé! Fade amas d'étoiles ratées, Comblez les coins! - Vous crèverez en Dieu, bâtées D'ignobles soins! Sous les lunes particulières Aux pialats ronds, Entrechoquez vos genouillères, Mes laiderons! * * * ~ Le mie piccole amorose ~ Un idrolato lacrimale lava I cieli verde-cavolo; Sotto la pianta gemmata che sbava, I vostri caucciù. Bianche di luna assai particolari Dalle eminenze tonde, Cozzate pur le vostre ginocchiere, Mie dilette racchione! Noi ci amavamo tanto nel passato, O mia racchiona blu! Mangiavamo soltanto uova alla coque E semi di scagliola! Mi hai conosciuto poeta, una sera, O mia racchiona bionda: Vieni un po' giù, che ti voglio frustare Distesa sul mio grembo. Ho vomitato la tua brillantina, O mia racchiona nera; Tu potresti tagliarmi il mandolino Col filo della fronte. Schifo! La mia saliva disseccata, O mia racchiona rossa, Continua ad infettare le trincee Del tuo seno rotondo! Oh sapeste, mie piccole amorose, Sapeste quanto vi odio! Appioppate ceffoni dolorosi A quei vostri tettoni. Calpestate le mie vecchie terrine Colme di sentimento; - Su dunque! siate le mie ballerine Per un solo momento!... Ecco che vi si slogano le scapole, O mie piccole amate! Una stella alle reni traballanti, Fate bei girotondi! Eppure è proprio per questa carnaccia Che ho scritto le mie rime! Vorrei davvero fiaccarvi le reni per avervi adorate! Congerie insulsa di stelle fallite, Andate dunque a cuccia! - Voi creperete in Dio, sotto la soma Delle ignobili cure! Sotto le lune assai particolari Dalle eminenze tonde, Cozzate pur le vostre ginocchiere, Mie dilette racchione! ~ Les poètes de sept ans ~ A P. Demeny Et la Mère, fermant le livre du devoir, S'en allait satisfaite et très fière, sans voir, Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences, L'âme de son enfant livrée aux répugnances. Tout le jour il suait d'obéissance; très Intelligent; pourtant des tics noirs, quelques traits, Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies. Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies, En passant il tirait la langue, les deux poings A l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points. Une porte s'ouvrait sur le soir: à la lampe On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe, Sous un golfe le jour pendant du toit. L'été Surtout, vaincu, stupide, il était entêté A se renfermer dans la fraîcheur des latrines: Il pensait là, tranquille et livrant ses narines. Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet Derrière la maison, en hiver, s'illunait, Gisant au pied d'un mur, enterré dans la marne Et pour des visions écrasant son oeil darne, Il écoutait grouiller les galeux espaliers. Pitié! Ces enfants seuls étaient ses familiers Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur la joue, Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue Sous des habits puant la foire et tout vieillots, Conversaient avec la douceur des idiots! Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes, Sa mère s'effrayait; les tendresses, profondes, De l'enfant se jetaient sur cet étonnement. C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui ment! A sept ans, il faisait des romans, sur la vie Du grand désert, où luit la Liberté ravie, Forêts, soleils, rives, savanes! - Il s'aidait De journaux illustrés où, rouge, il regardait Des Espagnoles rire et des Italiennes. Quand venait, l'oeil brun, folle, en robes d'indiennes, - Huit ans, - la fille des ouvriers d'à côté, La petite brutale, et qu'elle avait sauté, Dans un coin, sur son dos, en secouant ses tresses, Et qu'il était sous elle, il lui mordait les fesses, Car elle ne portait jamais de pantalons; - Et, par elle meurtri des poings et dees talons, Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre. Il craignait les blafards dimanches de décembre, Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou, Il lisait une Bible à la tranche vert-chou; Des rêves l'oppressaient chaque nuit dans l'alcôve. Il n'aimait pas Dieu mais les hommes, qu'au soir fauve, Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg Où les crieurs, en trois roulements de tambour, Font autour des édits rire et gronder les foules. - Il rêvait la prairie amoureuse, où dees houles Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or, Font leur remuement calme et prennent leur essor! Et comme il savourait surtout les sombres choses, Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes, Haute et bleue, âcrement prise d'humidité, Il lisait son roman sans cesse médité, Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées, De fleurs de chair aux bois sidérals déployées, Vertige, écroulements, déroutes et pitié! - Tandis que se faisait la rumeur du quuartier, En bas, - seul, et couché sur des pièces de toile Ecrue, et pressentant violemment la voile! (26 mai 1871) * * * ~ I poeti di sette anni ~ A P. Demeny E la madre, chiudendo il libro del dovere, Se ne andava contenta e fiera; non vedeva Negli occhi azzurri e sotto la fronte prominente, L'anima di suo figlio colma di ripugnanza. Tutto il giorno sudava obbedienza; era molto Intelligente; eppure tic neri e qualche tratto Rivelavano in lui un'acre ipocrisia. Nei corridoi oscuri dai parati muffosi, Faceva le boccacce, stringendo i suoi due pugni All'inguine, e negli occhi chiusi vedeva punti. Una porta s'apriva nella sara: alla lampada Lo si vedeva, là, rantolar sulla rampa, Sotto un golfo di luce che pendeva dal tetto. L'estate, vinto, ottuso, si ostinava caparbio A rinchiudersi dentro la frescura dei cessi: Lì pensava tranquillo, dilatando le nari. E quando, ripulito dagli odori del giorno, L'orto dietro la casa, d'inverno, si illunava, Seduto accanto a un muro, sepolto nella marna E schiacciandosi gli occhi per avere visioni, Udiva il brulicare delle spalliere putride. Che pietà! Suoi compagni eran solo quei bimbi Che, grami, a fronte nuda, con gli occhi liquescenti, Celavano i ditini, gialli e neri di fango, Sotto vecchi vestiti che puzzavan di sciolta, E parlavan coi modi timidi degli idioti. Se, dopo averlo colto in turpi compassioni, Sua madre sbigottiva, la grande tenerezza Del bimbo si sfogava sopra quello stupore. Era bello. Ella aveva lo sguardo blu, - che mente! A sett'anni faceva romanzi sulla vita Dei deserti, ove splende la Libertà rapita, Foreste, soli, rive, savane! - Si aiutava Coi giornali illustrati, sui qualli tutto rosso Egli guardava ridere Spagnole ed Italiane. Quando (occhi bruni, folle, vestita di cotone) Veniva la bambina dei vicini operai, E lei quasi brutale addosso gli saltava Sulla schiena, in un angolo, e scuoteva le trecce, Standole chino sotto le mordeva le natiche: Dato che mutandine, quella, non ne portava; - Lui, pesto ed ammaccato da pugni e da pedate, Portava quel sapore di pelle nella camera. Temeva le domeniche beffarde di dicembre, Allora, impomatato, su un tavolo di mogano, Leggeva in una Bibbia dal taglio verde cavolo. L'opprimevano i sogni nell'alcova, ogni notte. Non adorava Dio; amava invece gli uomini Che nella sera fulva, neri, dentro la blusa, Rientravano ai sobborghi dove dei banditori Fanno, coi loro editti, ridere e urlar la folla. - Sognava praterie ebbre d'amore, dove Onde di luce, balsami, pubescenze dorate, Fanno un rumore calmo e prendono lo slancio! Egli prediligeva le cose tenebrose; Se nella stanza nuda dalle persiane chiuse, Alta e azzurra, pervasa di un'acre umidità, Leggeva un suo romanzo da sempre meditato, Cieli pesanti d'ocra, foreste immense e ancora Fiori di carne ai boschi astrali si schiudevano, Scoscendimenti, rotte, vertigine e pietà! - Mentre già si animavano i suoni del quartiere, solo e steso supino su dei pezzi di tela Grezza, egli presentiva violentemente il mare! (26 maggio 1871) ~ Les pauvres à l'église ~ Parqués entre des bancs de chêne, aux coins d'église Qu'attiédit puamment leur souffle, tous leurs yeux Vers le choeur ruisselant d'orrie et la maîtrise Aux vingt gueules gueulant les cantiques pieux; Comme un parfum de pain humant l'odeur de cire, Heureux, humiliés comme des chiens battus, Les Pauvres au bon Dieu, les patron et le sire, Tendent leurs oremus risibles et têtus. Aux femmes, c'es bien bon de faire des bancs lisses, Après les six jours noirs où Dieu les fait souffrir! Elles bercent, tordus dans d'étranges pelisses, Des espèces d'enfants qui pleurent à mourir. Leurs seins crasseux dehors, ces mangeuses de soupe, Une prière aux yeux et ne priant jamais, Regardent parader mauvaisement un groupe De gamines avec leurs chapeaux déformés. Dehors, le froid, la faim, l'homme en ribote: C'est bon. Encore une heure; après, les maux sans noms! - Cependant, alentour, geint, nasille, chuchote Une collection de vieilles à fanons: Ces effarés y sont et ces épileptiques Dont on se détournait hier aux carrefours; Et, fringalant du nez dans des missels antiques, Ces aveugles qu'un chien introduit dans les cours. Et tous, bavant la foi mendiante et stupide, Récitent la complainte infinie à Jésus Qui rêve en haut, jauni par le vitrail livide, Loin des maigres mauvais et des méchants pansus, Loin des senteurs de viande et d'étoffes moisies, Farce prostrée et sombre aux gestes repoussants; - Et l'oraison fleurit d'expressions chhoisies, Et les mysticités prennent des tons pressants, Quand, des nefs où périt le soleil, plis de soie Banals, sourires verts, les Dames des quartiers Distingués, - ô Jésus! - les malades du foie Font baiser leur longs doigts jaunes aux bénitiers. (1871) * * * ~ I poveri in chiesa ~ Stretti stretti fra i banchi, nel fondo della chiesa Fetida e imputridita dai fiati, con gli sguardi Rivolti verso il coro sfavillante e i cantori Che dalle venti gole urlano gli inni sacri; Fiutando come pane l'odore della cerca, Umiliati e felici come cani battuti, I poveri al buon Dio, sommo padrone e sire, Offrono i loro oremus risibili e cocciuti. Per le donne è un sollievo lustrare bene i banchi. Dopo i sei giorni neri in cui Dio le tormenta! Cullano, attorcigliati dentro pellicce strane, Bizzarri neonati che piangon da morire. Coi seni sozzi fuori, quelle mangiaminestre, la preghiera negli occhi e non pregando mai Osservano malighe pavoneggiarsi un gruppo Di bambine coperte da cappelli deformi. Fuori, il freddo, la fame, il marito in bisboccia; Sta bene. Ancora un'ora; poi, mali innominabili! - Intanto, intorno a loro, la sinfonia nasale Di vecchie pappagorge disposte in bella mostra. Ecco gli stralunati, ed ecco gli epilettici Da cui lo sguardo fugge se li incontri per via; E, pascolando avidi col naso nei messali, Ecco i ciechi che un cane guida dentro i cortili. Tutti sbavan la fede tonta degli accattoni, Recitando un lamento infinito a Gesù Che sogna in alto, giallo per la vetrata livida, lungi da quei malvagi macilenti o panciuti, Lungi da quell'odore di carne e stoffe putride, Dai buffoni prostrati con gesti ripugnanti; - Le preci s'infiorettano di locuzioni scelte E il misticismo assume un tono più incalzante, Quando, dalle navate dove perisce il sole, Con sorrisi verdastri nella seta babale, Le Dame dei quartieri distinti, fegatose, Fan baciare le dita gialle all'acquasantiera. (1871) ~ Les mains de Jeanne-Marie ~ Jeanne-Marie a des mains fortes, Mains sombres que l'été tanna, Mains pâles comme des mains mortes. - Sont-ce des mains de Juana? Ont-elles pris les crèmes brunes Sur les mares des voluptés? Ont-elles trempé dans des lunes Aux étangs de sérénités? Ont-elles bu des cieux barbares, Calmes sur les genoux charmants? Ont-elles roulé des cigares Ou trafiqué des diamants? Sur les pieds ardents des Madones Ont-elles fané des fleurs d'or? C'est le sang noir des belladones Qui dans leur paume éclate et dort. Mains chasseresses des diptères Dont bombinent les bleuisons Aurorales, vers les nectaires? Mains décanteuses de poisons? Oh! quel Rêve les a saisies Dans les pandiculations? Un rêve inouï des Asies, Des Khenghavars ou des Sions? - Ces mains n'ont pas vendu d'oranges, Ni bruni sur les pieds des dieux: Ces mains n'ont pas lavé les langes Des lourds petits enfants sans yeux. Ce ne sont pas mains de cousine Ni d'ouvrières aux gros fronts Que brûle, aux bois puant l'usine, Un soleil ivre de goudrons. Ce sont des ployeuses d'échines, Des mains qui ne font jamais mal, Plus fatales que des machines, Plus fortes que tout un cheval! Remuant comme des fournaises, Et secouant tous ses frissons, Leur chair chante des Marseillaises Et jamais les Eleisons! Ça serrerait vos cous, ô femmes Mauvaises, ça broierait vos mains, Femmes nobles, vos mains infâmes Pleines de blancs et de carmins. L'éclat de ces mains amoureuses Tourne le crâne des brebis! Dans leurs phalanges savoureuses Le grand soleil met un rubis! Une tache de populace Les brunit comme un sein d'hier; Le dos de ces Mains est la place Qu'en baisa tout Révolté fier! Elles ont pâli, merveilleuses, Au grand soleil d'amour chargé, Sur le bronze des mitrailleuses A travers Paris insurgé! Ah! quelquefois, ô Mains sacrées, A vos poings, Mains où tremblent nos Lèvres jamais désenivrées, Crie une chaîne aux clairs anneaux! Et c'est un soubresaut étrange Dans nos êtres, quand, quelquefois, On veut vous déhâler, Mains d'ange, En vous faisant saigner les doigts! * * * ~ Le mani di Jeanne-Marie ~ Jeanne-Marie ha delle mani forti, Mani scure conciate dall'estate, Mani pallide come mani morte. - Sono forse le mani di Juana? Han forse preso le melme brune Sugli acquitrini di voluttà? Son forse sprofondate nelle lune Dai bianchi stagni di serenità? Hanno forse bevuto cieli barbari, Quiete sulle ginocchia deliziose? Avranno forse arrotolato sigari O fatto contrabbando di diamanti? Sui piedi ardenti delle Madonne Hanno fatto avvizzire fiori d'oro? E il sangue nero della belladonna Che dentro il loro palmo scoppia e dorme. Son forse mani che han cacciato i ditteri Che fan vibrare le azzurrinità Aurorali, vicino ai nettarii? Son mani che decantano veleni? Oh! quale sogno le ha dunque sorprese In qualche loro pandiculazione? Forse un sogno inaudito dalle Asie, da Kenghavàar oppure da Sionne? - Queste mani non han venduto arance, Né son scurite si piedi degli dèi: Queste mani non han lavato i panni Di pesanti neonati senza sguardo. Non sono certo mani di cugina Né di operaie dalla vasta fronte Che brucia, in boschi fetidi d'industria, per un sole ubriacato di catrame. Fate per stendere a terra i gropponi, Son mani che però non fan mai male; Ancora più fatali delle macchine, Più forti di un cavallo tutto intero! Sempre in subbuglio come fornaci, Scuotendo con violenza tutti i fremiti, La loro carne canta Marsigliesi, Né si abbandona mai ai chierieleison! Potrebbero agguantarvi per il collo, Donne cattive, o schiacciarvi le mani, Nobili donne, quelle mani infami Piene di biacca oppure di carminio. Lo splendore di quelle mani amanti Può far girare il cranio delle pecore! Nelle loro falangi saporose Brillando il sole incastona un rubino! Una macchia color della plebaglia Le rende brune come un seno d'ieri; È proprio al dorso di codeste Mani che ogni fiero Ribelle ha dato un bacio! Son diventate pallide, magnifiche, Sotto il gran sole carico d'amore, Impugnando le canne di mitraglia Attraverso Parigi ammutinata! Ah! qualche volta, Mani consacrate, Sui vostri pugni, Mani dove tremano Le nostre labbra mai disincantate, Stridono chiari anelli di catena! E uno strano sussulto scuote il fondo Del nostro essere, quando vi si vuole Sbiancare, Mani d'angelo, facendo Sprizzare il sangue dalle vostre dita! ~ Voyelles ~ A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu: voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes: A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles, Golfes d'ombre; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles; I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles Dans la colère ou les ivresses pénitentes; U, cycles, vibrement divins des mers virides, Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux; O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, Silences traversés des Mondes et des Anges: - O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux!! * * * ~ Vocali ~ A nera, E bianca, I rossa, U verde, 0 blu: vocali! Un giorno dirò i vostri ascosi nascimenti: A, nero vello al corpo delle mosche lucenti Che ronzano al di sopra dei crudeli fetori, Golfi d'ombra; E, candori di vapori e di tende, Lance di ghiaccio, brividi di umbelle, bianchi re; I, porpore, rigurgito di sangue, labbra belle Che ridono di collera, di ebbrezze penitenti; U, cicli, vibrazioni sacre dei mari viridi, Quiete di bestie al pascolo, quiete dell'ampie rughe Che alle fronti studiose imprime l'alchimia. O, la suprema Tuba piena di stridi strani, Silenzi attraversati dagli Angeli e dai Mondi: - O, l'Omega ed il raggio violetto dei Suoi Occhi! ~ "L'étoile a pleuré rose" ~ L'étoile a pleuré rose au coeur de tes oreilles, L'infini roulé blanc de ta nuque à tes reins; La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles Et l'Homme saigné noir à ton flanc souverain. * * * ~ La stella ha pianto rosa ~ La stella ha pianto rosa nel cuor dei tuoi orecchi, L'infinito va bianco dalla nuca alle reni; Il mare è stilla rossa alle mamme vermiglie E l'Uomo è sangue nero al tuo fianco sovrano. ~ Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs ~ A Monsieur Théodore de Banville I Ainsi, toujours, vers l'azur noir Où tremble la mer des topazes, Fonctionneront dans ton soir Les Lys, ces clystères d'extases! A notre époque de sagous, Quand les Plantes sont travailleuses, Le Lys boira les bleus dégoûts Dans tes Proses religieuses! - Le lys de monsieur de Kerdrel, Le Sonnet de mil huit cent trente, Le Lys qu'on donne au Ménestrel Avec l'oeillet et l'amarante! Des lys! Des lys! On n'en voit pas! Et dans ton Vers, tel que les manches Des Pécheresses aux doux pas, Toujours frissonnent ces fleurs blanches! Toujours, Cher, quand tu prends un bain, Ta chemise aux aisselles blondes Se gonfle aux brises du matin Sur les myosotis immondes! L'amour ne passe à tes octrois Que les Lilas, - ô balançoires! Et les Violettes du Bois, Crachats sucrés des Nymphes noires!... II O Poètes, quand vous auriez Les Roses, les Roses soufflées, Rouges sur tiges de lauriers, Et de mille octaves enflées! Quand BANVILLE en ferait neiger, Sanguinolentes, tournoyantes, Pochant l'oeil fou de l'étranger Aux lectures mal bienveillantes! De vos forêts et de vos prés, O très paisibles photographes! La Flore est diverse à peu près Comme des bouchons de carafes! Toujours les végétaux Français, Hargneux, phtisiques, ridicules, Où le ventre des chiens bassets Navigue en paix, aux crépuscules; Toujours, après d'affreux dessins De Lotos bleus ou d'Hélianthes, Estampes roses, sujets saints Pour de jeunes communiantes! L'Ode Açoka cadre avec la Strophe en fenêtre de lorette; Et de lourds papillons d'éclat Fientent sur la Pâquerette. Vieilles verdures, vieux galons! O croquignoles végétales! Fleurs fantasques des vieux Salons! - Aux hannetons, pas aux crotales, Ces poupards végétaux en pleurs Que Grandville eût mis aux lisières, Et qu'allaitèrent de couleurs De méchants astres à visières! Oui, vos bavures de pipeaux Font de précieuses glucoses! - Tas d'oeufs frits dans de vieux chapeeaux, Lys, Açokas, Lilas et Roses!... III O blanc Chasseur, qui cours sans bas A travers le Pâtis panique, Ne peux-tu pas, ne dois-tu pas Connaître un peu ta botanique? Tu ferais succéder, je crains, Aux Grillons roux les Cantharides, L'or des Rios au bleu des Rhins, - Bref, aux Norwèges les Florides: Mais, Cher, l'Art n'est plus, maintenant, - C'est la vérité, - de permettre A l'Eucalyptus étonnant Des constrictors d'un hexamètre: Là!... Comme si les Acajous Ne servaient, même en nos Guyanes, Qu'aux cascades des sapajous, Au lourd délire des lianes! - En somme, une Fleur, Romarin Ou Lys, vive ou morte, vaut-elle Un excrément d'oiseau marin? Vaut-elle un seul pleur de chandelle? - Et j'ai dit ce que je voulais! Toi, même assis là-bas, dans une Cabane de bambous, - volets Clos, tentures de perse brune, - Tu torcherais des floraisons Dignes d'Oises extravagantes!... - Poète! ce sont des raisons Non moins risibles qu'arrogantes!... IV Dis, non les pampas printaniers Noirs d'épouvantables révoltes, Mais les tabacs, les cotonniers! Dis les exotiques récoltes! Dis, front blanc que Phébus tanna, De combien de dollars se rente Pedro Velasquez, Habana; Incague la mer de Sorrente Où vont les Cygnes par milliers; Que tes strophes soient des réclames Pour l'abatis des mangliers Fouillés des Hydres et des lames! Ton quatrain plonge aux bois sanglants Et revient proposer aux Hommes Divers sujets de sucres blancs, De pectoraires et de gommes! Sachons par Toi si les blondeurs Des Pics neigeux, vers les Tropiques, Sont ou des insectes pondeurs Ou des lichens microscopiques! Trouve, ô Chasseur, nous le voulons, Quelques garances parfumées Que la Nature en pantalons Fasse éclore! - pour nos Armées! Trouve, aux abords du Bois qui dort, Les fleurs, pareilles à des mufles, D'où bavent des pommades d'or Sur les cheveux sombres des Buffles! Trouve, aux prés fous, où sur le Bleu Tremble l'argent des pubescences, Des calices pleins d'Oeufs de feu Qui cuisent parmi les essences! Trouve des Chardons cotonneux Dont dix ânes aux yeux de braises Travaillent à filer les noeuds! Trouve des Fleurs qui soient des chaises! Oui, trouve au coeur des noirs filons Des fleurs presque pierres, - fameuses! - Qui vers leurs durs ovaires blonds Aient des amygdales gemmeuses! Sers-nous, ô Farceur, tu le peux, Sur un plat de vermeil splendide Des ragoûts de Lys sirupeux Mordant nos cuillers Alfénide! V Quelqu'un dira le grand Amour, Voleur des sombres Indulgences: Mais ni Renan, ni le chat Murr N'ont vu les Bleus Thyrses immenses! Toi, fais jouer dans nos torpeurs, Par les parfums les hystéries; Exalte-nous vers les candeurs Plus candides que les Maries... Commerçant! colon! médium! Ta Rime sourdra, rose ou blanche, Comme un rayon de sodium, Comme un caoutchouc qui s'épanche! De tes noirs Poèmes, - Jongleur! Blancs, verts, et rouges dioptriques, Que s'évadent d'étranges fleurs Et des papillons électriques! Voilà! c'est le Siècle d'enfer! Et les poteaux télégraphiques Vont orner, - lyre aux chants de fer, Tes omoplates magnifiques! Surtout, rime une version Sur le mal des pommes de terre! - Et, pour la composition De poèmes pleins de mystère Qu'on doive lire de Tréguier A Paramaribo, rachète Des Tomes de Monsieur Figuier, - Illustrés! - chez Monsieur Hachette! (14 juillet 1871) ALCIDE BAVA A.R. * * * ~ Ciò che si dice al poeta a proposito di fiori ~ Al Signor Théodore de Banville I Sempre così, verso il blu nero Dove tremola il mare dei topazi, Funzioneranno dentro la tua sera I Gigli, questi estatici clisteri! In questo nostro tempo sagù, In cui le Piante son lavoratrici, Il Giglio si berrà i disgusti blu Nelle tue Prose molto religiose! - Il Giglio del signore di Kerdrel, Il Sonetto milleottocentotrenta, Il Giglio regalato al Menestrello Con il garofano e con l'amaranto! Gigli! Gigli! Nessuno li ha mai visti! Ma nel tuo Verso, simile alle maniche Delle Veneri che hanno un dolce passo, Tremano sempre questi fiori bianchi! Sempre, mio Caro, quando fai il bagno, La tua camicia sulle ascelle bionde Si gonfia nella brezza del mattino Sugli occhi belli e immondi di madonna! L'amore fa passare alla dogana Solo quelle fandonie di Lillà! E le odorose violette dei boschi Sputi mielati delle Ninfe nere!... II O Poeti, quand'anche voi avreste Le Rose dai bei petali rigonfi, Rosse sopra gli steli dell'alloro, E di migliaia di ottave gonfiata! Seppur BANVILLE facesse nevicare, Sanguinolente e vorticose, Rose Da schiacciar l'occhio folle dell'estraneo Dalle letture avare, malbenevole! Dalle vostre foreste e da quei prati, Miei cari e pacifissimi fotografi, La Flora vera sarebbe differente Come i turaccioli delle caraffe! Sempre gli stessi vegetali celtici, Tubercolotici, arcigni, ridicoli, Sui quali il ventre dei cani bassotti Sereno naviga dentro i crepuscoli; Sempre, dopo i disegni spaventevoli Di Loti azzurri oppure d'Elianti, Stampe rosa, piissimi argomenti Per delle giovani comunicande! L'Ode in stile Açokà clibra con la Strofa a finestra dei donnina allegra; Pomposi farfalloni vanno e evacuano Sulle primaverili margherite. Vecchia verzura, vecchie cianfrusaglie! O secchi pasticcini vegetali! Fiori bizzarri dei vecchi Salons! - Ai maggiolini, non invece ai cròtali, Questi verdi pupattoli piagnoni A cui Grandville avrebbe messo nastri, E che brutte stellacce con visiere Allattarono un giorno di colori! Le vostre sbavature di zampogna Fanno di certo preziosi glucosi! - Son uova fritte dentro cappellacci I Gigli e gli Açokà, i Lillà, le Rose!... III Cacciatore che corri senza calze, Bianco, attraverso i Pascoli di Pan, Non potresti du dunque, non dovresti Conoscere anche un poco di botanica? Tu faresti succedere, io temo, Ai Grilli rossi certo le Cariatidi, L'oro dei Rios al chiaro blu del Reno, - Alle Norvege, certo, le Floride. Ma, Caro, l'Arte ormai non è più in grado Di permettere - è vero, l'assicuro - Che l'Eucalipto costruttore abbia Dei seri costrittori d'un esametro; Come se i Mogani servissero, anche Nelle nostre Guiane, unicamente Al pesante delirio delle liane, Ai capitomboli dei sapaiù! - Insomma, un Fiore, che sia Rosmarino O Giglio, vivo o morto, vale forse Un escremento d'uccello marino? O una lacrima sola di candela? - E adesso ho detto quello che volevo! Tu, seduto laggiù, in una capanna Di bambù, con le imposte ben tappate E i tendaggi colore persia bruna, - Tu raffazzoneresti fioriture Degne di stravaganti fiumi gallici!... - Poeta! questi son ragionamenti Ridicoli non meno che arroganti!... IV Dirai, non già pampas primaverili, Nere di spaventevoli rivolte, Ma i tabacchi, le piante di cotone! Dai, racconta gli esotici raccolti! Di', fronte bianca abbronzata da Febo, A quanti dollari ammonta la rendita, Del Signor Pedro Velasquez, Havana; Incaca tutto il mare di Sorrento Dove i Cigni si recano a migliaia; Le tue strofe diventino réclame Perché si facciano abbattere i manghi, Frugati dalle idre e dalle lame! La tua quartina ai boschi sanguinanti Si tuffa e torna per proporre agli Uomini Vari soggetti di zuccheri bianchi, Di pettorali oppure anche di gomme! Facci sapere Tu se la biondezza Di quei picchi nevosi, verso i Tropici, Dobbiamo ascriverla ad insetti ovipari Oppure a microscopici licheni! Cacciatore, vogliamoche tu trovi Qualche robbia scarlatta e profumata Che la Natura con su i pantaloni Faccia sbocciare! - per le nostre Armate! Trova, ai confinidel Bosco assopito, Fiori che siano simili a dei musi Che sbavano pomate d'oro sopra I lunghi e scuri capelli dei Bufali! Trova, nei prati dove sull'Azzurro Trema l'argento delle pubescenze, Dei calici stracolmi d'uova ardenti Che cuociono fra le più pure essenze! Trova Cardi con barbe di cotone Cui dieci ciuchi dagli occhi di bragia Filano i nodi con ostinazione! Trova fiori che siano delle sedie! Trova nel cuore dei filoni neri Splendidi fiori quasi come pietre, Che verso i loro duri ovari biondi Abbiano delle ghiandole gommose! Servici, mio Burlone, tu lo puoi, Sopra un bel piatto d'argento dorato, Gigli in ragù sciropposi che attacchino I nostri begli halfenidi cucchiai! V Qualcuno dirà forse il grande Amore, Imbolatore di oscure Indulgenze: Ma né Renan né il gatto Murr han visto Nè mai vedranno i Tirsi blu e immensi! Tu, fai scattare nei nostri torpori, Emanando profumi, le isterie; Devi esaltarci verso dei candori Candidi molto più che le Marie... Sarai colono! commerciante! medium! Sgorgherà la tua rima, rossa o bianca, E sembrerà come un raggio di sodio, Come un caucciù che prima o poi si schiuda! Dai tuoi neri Poemi, - Giocoliere! Diottriche candide, verdi e vermiglie, E fiori stravaganti scappin fuori Unitamente a elettriche farfalle! Ecco! è arrivato il Secolo d'inferno! E i pali delle linee telegrafiche Ornano - lira dal canto ferrigno, Le tue magnifiche splendide spalle! E soprattutto, rima una versione Sopra la malattia delle patate! - E, per far meglio la composizione I Versi siano pieni di mistero Che debbano esser letti da Tréguier Fino a Paramaribo, va' a comprarti I Tomi - già illustrati! - di Figuier Presso il negozio del Signor Hachette! (14 luglio 1871) ALCIDE BAVA A. R. ~ Les premières communions ~ I Vraiment, c'est bête, ces églises des villages Où quinze laids marmots encrassant les piliers Ecoutent, grasseyant les divins babillages, Un noir grotesque dont fermentent les souliers: Mais le soleil éveille, à travers les feuillages, Les vieilles couleurs des vitraux irréguliers. La pierre sent toujours la terre maternelle, Vous verrez des monceaux de ces cailloux terreux Dans la campagne en rut qui frémit solennelle, Portant près des blés lourds, dans les sentiers ocreux, Ces arbrisseaux brûlés ou bleuit la prunelle, Des noeuds de mûriers noirs et de rosiers fuireux. Tous les cent ans on rend ces granges respectables Par un badigeon d'eau bleue et de lait caillé: Si des mysticités grotesques sont notables Près de la Notre Dame ou du Saint empaillé, Des mouches sentant bon l'auberge et les étables Se gorgent de cire au plancher ensoleillé. L'enfant se doit surtout à la maison, famille Des soins naïfs, des bons travaux abrutissants; Ils sortent, oubliant que la peau leur fourmille Où le Prêtre du Christ plaqua ses doigts puissants. On paie au Prêtre un toit ombré d'une charmille Pour qu'il laisse au soleil tous ces fronts brunissants. Le premier habit noir, le plus beau jour de tartes, Sous le Napoléon ou le Petit Tambour Quelque enluminure où les Josephs et les Marthes Tirent la langue avec un excessif amour Et que joindront, au jour de science, deux cartes, Ces seuls doux souvenirs lui restent du grand jour. Les filles vont toujours à l'église, contentes De s'entendre appeler garces par les garçons Qui font du genre après Messe ou vêpres chantantes. Eux qui sont destinés au chic des garnisons, Ils narguent au café les maisons importantes, Blousés neuf, et gueulant d'effroyables chansons. Cependant le Curé choisit pour les enfances Des dessins; dans son clos, les vêpres dites, quand L'air s'emplit du lointain nasillement des danses, Ils se sent, en dépit des célestes défenses, Les doigts de pied ravis et le mollet marquant; - La nuit vient, noir pirate aux cieux d'or débarquant. II Le Prêtre a distingué parmi les catéchistes, Congrégés des Faubourgs ou des Riches Quartiers, Cette petite fille inconnue, aux yeux tristes, Front jaune. Les parents semblent de doux portiers. "Au grand Jour, le marquant parmi les Catéchistes, Dieu fera sur ce front neiger ses bénitiers." III La veille du grand Jour, l'enfant se fait malade. Mieux qu'à l'église haute aux funèbres rumeurs, D'abord le frisson vient, - le lit n'étant pas fade - Un frisson surhumain qui retourne: "Je meurs..." Et, comme un vol d'amour fait à ses soeurs stupides, Elle compte, abattue et les mains sur son coeur, Les Anges, les Jésus et ses Vierges nitides Et, calmement, son âme a bu tout son vainqueur. Adonaï!... - Dans les terminaisons latines, Des cieux moirés de vert baignent les Fronts vermeils Et tachés du sang pur des célestes poitrines De grands linges neigeux tombent sur les soleils! - Pour ses virginités présentes et futures Elle mort aux fraîcheurs de ta Rémission, Mais plus tard que les lys d'eau, plus que les confitures, Tes pardons sont glacés, ô Reine de Sion! IV Puis la Vierge n'est plus que la vierge du livre. Les mystiques élans se cassent quelquefois... Et vient la pauvreté des images, que cuivre L'ennui, l'enluminure atroce et les vieux bois; Des curiosités vaguement impudiques Epouvantent le rêve aux chastes bleuités Qui s'est surpris autour des célestes tuniques, Du linge dont Jésus voile ses nudités. Elle veut, elle veut, pourtant, l'âme en détresse, Le front dans l'oreiller creusé par les cris sourds, Prolonger les éclairs suprêmes de tendresse, Et bave... - L'ombre emplit les maisons et les cours. Et l'enfant ne peut plus. Elle s'agite, cambre Les reins et d'une main ouvre le rideau bleu Pour amener un peu la fraîcheur de la chambre Sous le drap, vers son ventre et sa poitrine en feu... V A son réveil, - minuit, la fenêtre était blanche. Devant le sommeil bleu des rideaux illunés, La vision la prit des candeurs du dimanche; Elle avait rêvé rouge. Elle saigna du nez, Et se sentant bien chaste et pleine de faiblesse Pour savourer en Dieu son amour revenant, Elle eut soif de la nuit où s'exalte et s'abaisse Le coeur, sous l'oeil des cieux doux, en les devinant; De la nuit, Vierge-Mère impalpable, qui baigne Tous les jeunes émois de ses silences gris, Elle eut soif de la nuit forte où le coeur qui saigne Ecoule sans témoin sa révolte sans cris. Et faisant la victime et la petite épouse, Son étoile la vit, une chandelle aux doigts, Descendre dans la cour où séchait une blouse, Spectre blanc, et lever les spectres noirs des toits. VI Elle passa sa nuit sainte dans des latrines. Vers la chandelle, aux trous du toit coulait l'air blanc, Et quelque vigne folle aux noirceurs purpurines, En deçà d'une cour voisine s'écroulant. La lucarne faisait un coeur de lueur vive Dans la cour où les cieux bas plaquaient d'ors vermeils Les vitres; les pavés puant l'eau de lessive Soufraient l'ombre des murs bondés de noirs sommeils. ......................... VII Qui dira ces langueurs et ces pitiés immondes, Et ce qu'il lui viendra de haine, ô sales fous, Dont le travail divin déforme encor les mondes, Quand la lèpre à la fin mangera ce corps doux? ......................... VIII Et quand, ayant rentré tous ses noeuds d'hystéries, Elle verra, sous les tristesses du bonheur, L'amant rêver au blanc million des Maries, Au matin de la nuit d'amour, avec douleur: "Sais-tu que je t'ai fait mourir? J'ai pris ta bouche, Ton coeur, tout ce qu'on a, tout ce que vous avez; Et moi, je suis malade: Oh! je veux qu'on me couche Parmi les Morts des eaux nocturnes abreuvés! "J'étais bien jeune, et Christ a souillé mes haleines, Il me bonda jusqu'à la gorge de dégoûts! Tu baisais mes cheveux profonds comme les laines, Et je me laissais faire... ah! va, c'est bon pour vous, "Hommes! qui songez peu que la plus amoureuse Est, sous sa conscience aux ignobles terreurs, La plus prostituée et la plus douloureuse, Et que tous nos élans vers vous sont des erreurs! "Car ma Communion première est bien passée. Tes baisers, je ne puis jamais les avoir sus: Et mon coeur et ma chair par ta chair embrassée Fourmillent du baiser putride de Jésus!" IX Alors l'âme pourrie et l'âme désolée Sentiront ruisseler tes malédictions. - Ils auront couché sur ta Haine inviollée, Echappés, pour la mort, des justes passions, Christ! ô Christ, éternel voleur des énergies, Dieu qui pour deux mille ans vouas à ta pâleur, Cloués au sol, de honte et de céphalalgies, Ou renversés, les fronts des femmes de douleur. (Juillet 1871) * * * ~ Le prime comunioni ~ I Sono davvero stupide le chiese di campagna Dove quattro marmocchi insozzano i pilastri E ascoltano storpiando i sacri cicalecci, Un coro nero e goffo dalle scarpe in fermento: Ma il sole fa rifulgere, attraverso il fogliame, I bei colori antichi dei vetri irregolari. La pietra ha il buon odore della terra materna. Vedrete accatastati quei ciottoli terrosi Nei campi che, solenni, fremon ebbri d'amore, E sopra, accanto al grano, lungo i sentieri d'ocra, Gli arboscelli riarsi dalle prugnelle azzurre, I gelsi neri e torti, i rosai stercolosi. Ogni secolo rende quei granai rispettabili Grazie a un'acqua azzurrina con dentro latte rancido; Se goffi misticismi sanno farsi notare Accanto alla Madonna o al Patrono impagliato, Le mosche che profumano di locanda e di stalla S'impinzano di cera sul pavimento, al sole. I giovani appartengono soprattutto alla casa, Covo di cure ingenue, di lavori servili. Appena usciti, scordano la pelle che formicola Dove il Prete del Cristo ha appioppato gli artigli. Gli pagano una casa ombreggiata dai carpini Perché lasci nel sole quelle fronti che abbronzano. Il primo abito nero, il giorno della torta, Sotto il Napoleone o sotto il Tamburino, O qualche miniatura dove Giuseppe e Marte Tiran fuori la lingua con eccessivo amore (Poi verranno, nel giorno di scienza, altre due carte): Questi i dolci ricordi che restan del gran Giorno. Le ragazze van sempre in chiesa, assai contente Di sentirsi chiamare carogne dai ragazzi Che fanno gli spocchiosi dopo la Messa o i vespri. Benché predestinati ai fasti dell'esercito, Insultano al caffè i casati importanti, Vestiti a nuovo, e sbraitano qualche lor canzonaccia. Nel frattempo il Curato sceglie, per i bambini Santini; nel giardino, dopo i canti dei vespri, L'aria echeggia nasale delle danze lontane: Egli sente, a dispetto dei celesti divieti, I piedi ed i polpacci scandir rapiti il ritmo. - Nero pirata, il Buio sbarca nel cielo d'oro. II Il Sacerdote ha eletto fra questi Catecumeni, Congréga dei Sobborghi o dei Quartieri Ricchi, Una bambina anonima, dagli occhi melanconici, E fronte gialla. I suoi, sembrano dei portieri. "Giunto il gran Giorno, Dio, fra tutti i Catecumeni, Farà su questa fronte nevicarl'acquasanta". III La vigilia del Giorno, la bambina s'ammala. Meglio che nella Chiesa dai funebri rumori, Giunge dapprima il brivido, - il letto non è insipido, - Un sovrumano brivido che sconvolge: "Io muoio...". Adonaì... - Racchiusi nei suffissi latini, Cieli verdicci inondano quelle Fronti vermiglie, E, macchiati ddel sangue puro dei petti santi, Grandi panni nevosi calano sopra i soli! - Per la verginità presente e la futura, Ella morde nel rezzo della tua Remissione, Ma più degli gigli acquatici, più della marmellata, Il tuo perdono è gelido, o Regina di Sion! IV Poi la Vergine è ancora la vergine del libro. I mistici trasporti si spezzano, talora... Ed ecco lo squallore delle figure, opache Di noia, atroci immagini delle vecchie incisioni. Una curiosità vagamente impudica Scompiglia quel bel sogno di caste azzurrità Che si sorprende attento alla celeste tunica, Ai panni che tradiscono la nudità la nudità del Cristo. Ella vuole, ella vuole, con l'anima in subbuglio, Scavando nel guanciale con le sue grida sorde, Prolungare quegli attimi supremi di dolcezza, E sbava... - L'ombra riempie le case ed i cortili. La fanciulla è allo stremo. Si rivolta, s'inarca E con la mano schiude le cortine celesti Per portare nel letto il fresco della stanza, verso il suo ventre e verso il suo petto infuocato... V Al suo risveglio, - è notte, - la sua finestra è bianca. Dinanzi al sonno azzurro delle tende illunate, La coglie la visione pura delle domeniche; Aveva fatto un sogno rosso. Il naso le sanguina, E sentendosi casta, piena di debolezza, Per gustare con Dio quel ritorno d'amore, Volle veder la notte in cui s'esalta e umilia Il cuore, se indovini la dolcezza del cielo; La notte, Madre e Vergine, che impalpabile inonda Tutti i giovani petti coi suoi grigi silenzi; La notte vigorosa quando il cuore che sanguina Sfoga, lungi dal mondo, la sua rivolta muta. La sua stella la vide, Vittima e insieme Sposa, Stringere una candela e scender nel cortile Dove i panni s'asciugano e, candido fantasma, Far sorgere fantasmi neri da sopra il tetto. VI Passò la notte santa chiusa nelle latrine. Dal tetto verso il moccolo colava l'aria bianca Ed una vite pazza dai nigrori purpurei Che crollava al di qua d'un cortile vicino. Il pertugio era un cuore splendente nel cortile Dove il cielo pesante tingeva di vermiglio Le finestre; il selciato fetido di lisciva inzolfava quei muri zeppi di sonni bui. ......................... VII Chi dirà quei languori e l'immonda pietà, L'odio che sarà in lei, o sporchi mentecatti Che ancora deformate il mondo col divino, Quando un giorno la lebbra divorerà quel corpo? ......................... VIII E quando, ringoiati i nodi d'isteria, Vedrà, nella tristezza della felicità, L'uomo sognare al bianco stuolo delle Marie, All'alba della notte d'amore, con dolore: "Sai? ti ho fatto morire. Ti ho preso boacca e cuore, Tutto quello che abbiamo, tutto quello che avete; Ed io, sono malata: voglio che mi si sdrai Fra i Morti abbeverati dalle acque notturne! "Giovanissima, il Cristo mi ha insozzato il respiro. Ha colmato il mio corpo di schifo fino al collo! Mi baciavi i capelli profondi come lana, Ed io m'abbandonavo... Questovi piace, Uomini! Che non pensate mai che la più innamorata È, nella sua coscienza in preda a turpi orrori, La più prostituita e la più dolorante, E che ogni nostro slancio verso di voi è un errore! "La prima Comunione, adesso, è ormai lontana. I tuoi baci, non posso averli mai saputi: E il mio cuore ela carne dalle tua carne avvolta Pullulano del bacio putrido di Gesù!" IX Allor l'anima marcia, l'anima desolata Sentiranno sgorgare le tue maledizioni. - Si saranno distesi sul tuo Odio inviolato, Sfuggiti, per la morte, dalle giuste passioni, O Cristo! O Cristo, eterno ladro delle energie, Dio che per due millenni votasti al tuo pallore, Stese al suolo, per l'onta e le cefalalgie, Le fronti rovesciate delle donne dolenti. (Luglio 1871) ~ Les chercheuses de poux ~ Quand le front de l'enfant, plein de rouges tourmentes, Implore l'essaim blanc des rêves indistincts, Il vient près de son lit deux grandes soeurs charmantes Avec de frêles doigts aux ongles argentins. Elles assoient l'enfant devant une croisée Grande ouverte où l'air bleu baigne un fouillis de fleurs, Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs. Il écoute chanter leurs haleines craintives Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés, Et qu'interrompt parfois un sifflement, salives Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers. Il entend leurs cils noirs battant sous les silences Parfumés; et leurs doigts électriques et doux Font crépiter parmi ses grises indolences Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux. Voilà que monte en lui le vin de la Paresse, Soupir d'harmonica qui pourrait délirer; L'enfant se sent, selon la lenteur des caresses, Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer. * * * ~ Le cercatrici di pidocchi ~ Quando la fronte giovane, rossa per il tormento, Implora il bianco sciame dei bei sogni confusi, Si accostano al suo letto due graziose sorelle Che hanno fragili dita dalle unghie d'argento. Fan sedere il fanciullo davanti a una vetrata Da cui l'azzurro inonda una macchia fiorita, E fra i capelli grevi coperti di rugiada Muovono le maliose e terribili dita. Egli ascolta cantare i loro fiati trepidi, Che odorano di mieli vegetali e rosati, Interrotti talvolta da un sibilo, salive Riprese sulle labbra o fantasie di baci. Ode le ciglia nere battere nei silenzi Fragranti; e quelle dita frenetiche e soavi Che fanno crepitare nella grigia indolenza La morte dei pidocchi sotto le unghie regali. Ed ecco che lo assale il vino dell'Inerzia, Sospiro di un'armonica che sta per delirare; E sente all'infinito, a ogni lieve carezza, Sorgere in lui e morire una voglia di pianto. ~ Le bateau ivre ~ Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs: Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs. J'étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages, Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais. Dans les clapotements furieux des marées, Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants, Je courus! Et les Péninsules démarrées N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants. La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes, Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots! Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures, L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava, dispersant gouvernail et grappin. Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d'astres, et lactescent, Dévorant les azurs verts; où, flottaison blême Et ravie, un noyé pensif parfois descend; Où, teignant tout à coup les bleuités, délires Et rythmes lents sous les rutilements du jour, Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l'amour! Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants: je sais le soir, L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes, Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir! J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques, Illuminant de longs figements violets, Pareils à des acteurs de drames très antiques Les flots roulant au loin leurs frissons de volets! J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs! J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries Hystériques, la houle à l'assaut des récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs! J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D'hommes! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux! J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan! Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces, Et des lointains vers les gouffres cataractant! Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises! Echouages hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums! J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants. - Des écumes de fleurs ont bercé mes déérades Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants. Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux... Presque île, ballottant sur mes bords les querelles Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds. Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles Des noyés descendaient dormir, à reculons! Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses, Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau, Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau; Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d'azur; Qui courais, taché de lunules électriques, Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs; Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais, Fileur éternel des immobilités bleues, Je regrette l'Europe aux anciens parapets! J'ai vu des archipels sidéraux! et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur: - Est-ce en ces nuits sans fonds que tuu dors et t'exiles, Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur? Mais, vrai, j'ai trop pleuré! Les Aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer: L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. O que ma quille éclate! O que j'aille à la mer! Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai. Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames, Enlever leur sillage aux porteurs de cotons, Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pontons. * * * ~ Il battello ebbro ~ Appena presi a scendere lungo i Fiumi impassibili, Mi accorsi che i bardotti non mi guidavan più: Ignudi ed inchiodati ai pali variopinti, I Pellirosse striduli li avevan bersagliati. Non mi curavo più di avere un equipaggio, Col mio grano fiammingo, col mio cotone inglese. Quando assieme ai bardotti si spensero i clamori, I Fiumi mi lasciarono scender liberamente. Dentro lo sciabordare aspro delle maree, L'altro inverno, più sordo di una mente infantile, Io corsi! E le Penisole strappate dagli ormeggi Non subirono mai sconquasso più trionfante. La tempesta ha sorriso ai miei risvegli in mare. Più lieve di un turacciolo ho danzato sui flutti Che eternamente spingono i corpi delle vittime. Dieci notti, e irridevo l'occhio insulso dei fari! Più dolce che ai fanciulli qualche acida polpa, L'acqua verde filtrò nel mio scafo di abete E dalle macchie rosse di vomito e di vino Mi lavò, disperdendo il timone e i ramponi. Da allora sono immerso nel Poema del Mare Che, lattescente e invaso dalla luce degli astri, Morde l'acqua turchese, dentro cui, fluttuando, Scende estatico un morto pensoso e illividito; Dove, tingendo a un tratto l'azzurrità, deliri E ritmi prolungati nel giorno rutilante, Più stordenti dell'alcol, più vasti delle lire, Fermentano i rossori amari dell'amore! Io so i cieli che scoppiano in lampi, e so le trombe, Le correnti e i riflussi: io so la sera, e l'Alba Che si esalta nel cielo come colombe a stormo; E qualche volta ho visto quel che l'uomo ha sognato! Ho visto il sole basso, fosco di orrori mistici, Che illuminava lunghi coaguli violacei, Somiglianti ad attori di antichi drammi, i flutti Che fluivano al tremito di persiane, lontano! Sognai la notte verde dalle nevi abbagliate, Bacio che sale lento agli occhi degli Oceani, E la circolazione delle linfe inaudite, E, giallo e blu, il destarsi dei fosfori canori! Ho seguito, per mesi, i marosi che assaltano Gli scogli, come mandrie di isterici bovini, Stupito che i lucenti piedi delle Marie Potessero forzare i musi degli Oceani! Ho cozzato in Floride incredibili: fiori Sbocciavano fra gli occhi di pantere con pelli D'uomo! In arcobaleni come redini tesi A glauche mandrie soto l'orizzonte dei mari! Ho visto fermentare gli stagni enormi, nasse Dove frammezzo ai giunchi marcisce un Leviatano! Frane d'acqua scuotevano le immobili bonacce, Cateratte lontane crollavano nei baratri! Ghiacciaci, soli d'argento, flutti madreperlacei, Cieli ardenti! Incagliavo in fondo a golfi bruni Dove immensi serpenti mangiati dalle cimici Cadon, da piante torte, con oscuri profumi! Ai bimbi avrei voluto mostrare le dorate Dell'onda cupa e azzurra, o quei pesci canori. - Schiune di fiori, mentre salpavo, m'han cullato, E talvolta ineffabili venti m'han dato l'ali. Martire affaticato dai poli e dalle zone, Il mare che piangendo mi addolciva il rullio Faceva salir fiori d'ombra, gialle ventose, Ed io restavo, simile a una donna in ginocchio, Quasi isola, scuotendo sui miei bordi i litigi E lo sterco di uccelli dagli occhi bioni, e urlanti. Vogavo ed attraverso i miei legami fragili Gli affogati a ritroso scendevano a dormire! Io, battello perduto nei crini delle cale, Spinto dall'uragano nell'etra senza uccelli, Né i velieri anseatici, né i Monitori avrebbero Ripescato il mio scafo ubriacato d'acqua; Libero, fumigante, di brume viole carico, Io che foravo il cielo rossastro come un muro Che porti, leccornie per i buoni poeti, Dei licheni di sole e dei mocci d'azzurro; Io che andavo chiazzato dalle lunule elettriche, Folle trave, scortato dagli ippocampi neri, Quando il luglio faceva crollare a scudisciate I cieli ultramarini dai vortici infuocati; Io che tremavo udendo gemere acento leghe I Behemot in foia e i densi Maèlstrom, Filando eternamente sulle acque azzurre e immobili, Io rimpiango l'Europa dai parapetti antichi! Ho visto gli arcipelaghi siderei e delle isole Dai cieli deliranti aperti al vogatore: - È in queste notti immense che tu dormi e t'esili Stuolo d'uccelli d'oro, o Vigore futuro? Ma basta, ho pianto troppo! Le Albe sono strazianti. Ogni luna mi è atroce ed ogni sole amaro: L'acre amore mi gonfia di stordenti torpori. Oh, la mia chiglia scoppi! Ch'io vada in fondo al mare! Se desidero un'acqua d'Europa, è la pozzanghera Nera e gelida, quando, nell'ora del crepuscolo, Un bimbo malinconico abbandona, in ginocchio, Un battello leggero come farfalla a maggio. Non posso più, bagnato da quei languori, onde, Filare nella scia di chi porta cotone, Né fendere l'orgoglio dei pavesi e dei labari, Né vogar sotto gli occhi orrendi dei pontoni. ~ Larme ~ Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises, Je buvais, accroupidans quelque bruyère Entourée de tendres bois de noisetiers, Par un brouillard d'après-mid tiède et vert. Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise, Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert, Que tirais-je à la gourde de colocase? Quelque liqueur d'or, fade et qui fait suer. Tel, j'eusse été mauvaise enseigne d'auberge. Puis l'orage changea le ciel, jusqu'au soir. Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches, Des colonnades sous la nuit blue, des gares. L'eau des bois se perdait sur des sables vierges, Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares... Or! tel qu'un pêcheur d'or ou de coquillages, Dire que je n'ai pas eu souci de boire! * * * ~ Lacrima ~ Lontano dagli uccelli, da greggi e contadine, bevevo, accoccolato in non so qual brughiera circondata di teneri boschetti di nocciuoli, Nella foschia di un verde e tiepido meriggio. Che potevo mai bere in quella giovine Oise, Olmi senza voce, prato senza fiori, cielo coperto. Che spillavo alla fiaschetta di colocasia? Qualche liquore d'oro, che fa sudare, insipido. Sarei stato, così, cattiva insegna di locanda. Poi lo scroscio mutò il cielo, fino a sera. Furon paesi neri, dei laghi, delle pertiche, Dei colonnati sotto la notte blu, stazioni. L'acqua dei boschi fluiva su delle sabbie vergini. Il vento, dal cielo, gettava ghiaccioli agli stagni... E come un pescatore d'oro e di conchiglie, Posso dir che nemmeno ho pensato di bere! ~ FÊTES DE LA PATIENCE ~ 1. Bannières de mai. 2. Chanson de la plus haute tour. 3. L'éternité. 4. Age d'or. - Bannières de mai - Aux branches claires des tilleuls Meurt un maladif hallali. Mais des chansons spirituelles Voltigent parmi les groseilles. Que notre sang rie en nos veines, Voici s'enchevétrer les vignes. Le ciel est foli comme un ange. L'azur et l'onde communient. Je sors. Si un rayon me blesse Je succomberai sur la mousse. Qu'n patiente et qu'on s'ennuie C'est trop simple. Fi de mes peines. Je veux que l'été dramatique Me lie à son char de fortune. Que par toi beaucoup, ô Nature, - Ah moins seul et moins nul! - je meure. Au lieu que les Bergers, c'est drôle, Meurent à peu près par le monde. Je veux bien que les saison m'usent. A toi, Nature, je me rends; Et ma faim et toute ma soif. Et, s'il te plaît, nourris, abreuve. Rien de rienne m'illusionne; C'est rire aux parents, qu'au soleil, Mais moi je ne veux rire à rien; Et libre soit cette infortune. (Mai 1872) - Chanson de la plus haute tour - Oisive jeunesse A tout asservie, Par délicatesse J'ai perdu ma vie. Ah! Que le temps vienne Où les cœurs s'éprennent. Je me suis dit: laisse, Et qu'on ne te voie: Et sans la promesse De plus hautes joies. Que rien ne t'arrête, Auguste retraite. J'ai tant fait de patience Qu'à jamais j'oublie; Craintes et souffrances Aux ciels sont parties. Et la soif malsaine Obscurcit mes veines. Ainsi la Prairie A l'oubli livrée, Grandie, et fleurie D'encens et d'ivraies. Au bourdon farouche De cent sales mouches. Ah! Milles veuvages De la si pauvre âme Qui n'a que l'image De la Notre-Dame! Est-ce que l'on prie La vierge Marie! Oisive jeunesse A tout asservie, Par délicatesse J'ai perdu ma vie. Ah! Que le temps vienne Où les cœurs s'éprennent. (Mai 1872 - Éternité - Elle est retrouvée. Quoi? - l'Éternité. C'est la mer allée Avec le soleil. Ame sentinelle Murmurons l'aveu De la nuit si nulle Et du jour en feu. Des humains suffrages, Descommuns élans, Là tu de dégages Et voles selon. Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir s'exhale Sans qu'on dise: enfin. Là pas d'expérance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sûr. Elle est retrouvée. Quoi? - l'Éternité. C'est la mer allée Avec le soleil. (Mai 1872) - Age d'or - Quelqu'une des voix Toujours angélique - Il s'agit de moi, - Vertement s'explique: Ces mille questions Qui se ramifient N'amènent, au fond, Qu'ivresse et folie; Reconnais ce tour Si gai, si facile: Ce n'est qu'onde, flore, Et c'est ta famille! Puis elle chante. O Si gai, si facile. Et visible à l'œil nu... - Je chante avec elle, - Reconnais ce tour Si gai, si facile: Ce n'est qu'onde, flore, Et c'est ta famille!... etc... Et puis une voix - Est-elle angélique! - Il s'agit de moi, - Vertement s'explique; Et chante à l'instant En sœur des haleines: D'un ton Allemand, Mais artente et pleine: Le monde est vicieux; Si cela t'étonne! Vis et laisse au feu L'obsucre infortune. O! joli château! Que ta vie est claire! De quel Age es-tu, Nature princière. De notre grand frère! etc... Je chante aussi, moi: Multiples sœurs! voix Pas du tout publiques! Environnez-moi De gloire pudique... etc... (Juin 1872) * * * ~ FESTE DELLA PAZIENZA ~ 1. Bandiere di maggio. 2. Canzone della più alta torre. 3. L'eternità. 4. Età d'oro. - Bandiere di maggio - Fra i chiari rami dei tigli Si spegne un grido gracile di caccia. Ma canzoni spiritose Volteggiano fra l'uva spina. Che il nostro sangue rida nelle vene, Ecco che già s'allacciano le viti. Il cielo è come un angelo, grazioso, L'azzurro e l'onda si fondono. Esco. Se un raggio mi colpisce Soccomberò sopra il muschio. Troppo semplice viver nella noia, Esser paziente. Sprezzo le mie pene. Voglio che l'estate drammatica Mi leghi al carro della sua fortuna. Che per te molto, o Natura, - Ah meno solo e meno nullo! - io muoia. Mentre i Pastori, è strano, Muoiono pressappoco per il mondo. Voglio che le stagioni mi consumino. A te, Natura, m'arrendo; Con la mia fame e tutta la mia sete. E tu, di grazia, ciba, abbevera. Nulla di nulla m'illude; Ridere al sole è ridere ai genitori, Ma io non voglio ridere più a nulla; E libera sia questa sventura. (Maggio 1872) - Canzone della più alta torre - Oziosa giovinezza A tutto asservita, Per delicatezza Ho perduto la vita. Ah! che ritorni il tempo Dei cuori che si accendono. Mi sono detto: lascia! Che nessuno ti veda: E senza la promessa Di gioie più alte. Che nulla mai t'arresti, Augusto eremitaggio. Fu tanta la pazienza Che sempre mi dimentico; Timori e sofferenze In cielo son svaniti. E la sete malsana Oscura le mie vene. Così la Prateria Tutta in preda all'oblio, Più vasta e fiorita D'incenso e di loglio Al selvaggio ronzio Di cento mosche sporche. Ah! mille vedovanze Dell'anima sì povera Che non ha che l'immagine Della Madonna! Forse che si prega La Vergine Maria? Oziosa giovinezza A tutto asservita, Per delicatezza Ho perduto la vita. Ah! che ritorni il tempo Dei cuori che si accendono. (Maggio 1872) - L'eternità - È ritrovata. Che? - L'Eternità. È il mare che si fonde Col sole. Mormoriamo Anima sentinella, La confessione Della notte sì vuota E del giorno di fuoco. Dagli umani suffragi, Dagli slanci comuni, Là ti disciogli E libera voli. Da voi soli invero, Tizzoni di raso, Il Dovere si esala Senza dire: infine. Là nessuna speranza, Nessun orietur. Scienza e pazienza, Il supplizio è sicuro. È ritrovata. Che? - L'Eternità. È il mare che si fonde Con il sole. (Maggio 1872) - L'età dell'oro - Qualcuna delle voci Sempre angeliche - Si tratta di me, - Francamente si spiega: Queste mille domande Che si diramano Non danno, in fondo, Che ebbrezza e follia; Ammetti questo modo Così facile, lieto: Non è che onda, flora, Ed è la tua famiglia! Poi elle canta. Oh Così facile, lieto, E a occhio nudo visibile... - E io canto con lei, - Ammetti questo modo Così facile, lieto, Non è che onda, flora, Ed è la tua famiglia!... ecc... E poi una voce - Oh com'è angelica! - Si tratta di me, Francamente si spiega. E canta all'istante, Sorella dei sospiri: Con accento Tedesco, Ma piena ed ardente: Il mondo è vizioso; E questo ti sorprende! Esisti e lascia al fuoco L'oscura avversità. Oh! grazioso castello! Che chiara è la tua vita! Quale età hai, regale Natura del nostro Grande fratello! ecc... E canto anch'io: Molteplici sorelle: Voci per nulla pubbliche! Circondatemi Di gloria pudica... ecc... ~ Jeune ménage ~ La chambre est ouverte au ciel bleu-turquin; Pas de place: des coffrets et des huches! Dehors le mur est plein d'aristoloches Où vibrent les gencives des lutins. Que ce sont bien intrigues de génies Cette dépense et ces désordres vains! C'est la fée africaine qui fournit La mûre, et les résilles dans les coins. Plusieurs entrent, marraines mécontentes, En pans de lumière dans les buffets, Puis y restent! le ménage s'absente Peu sérieusement, et rien ne se fait. Le marié a le vent qui le floue Pendant son absence, ici, tout le temps. Même des esprits des eaux, malfaisants Entrent vaguer aux sphères de l'alcôve. La nuit, l'amie oh! la lune de miel Cueillera leur sourire et remplira De mille bandeaux de cuivre le ciel. Puis ils auront affaire au malin rat. Charmez plutôt le bleu de leur fenêtre! (27 Juin 1872) * * * ~ Giovane coppia ~ La stanza è aperta al cielo blu-turchino; Niente spazio: delle madie e dei cofani! Sul muro invaso dalle aristolòchie Vibrano le gengive dei folletti. Sono intrighi di qualche spiritello Tanto sperpero e tanta baraonda! È la fata africana che fornisce La mora, e reticelle nei cantucci. Entrano in molte, matrigne scontente, Lembi di luce dentro le credenze; Poi ci stanno! poco seriamente, La coppia si assenta, e non si fa niente. Lo sposo, qui, ha il vento che lo inganna tutto il tempo, durante la sua assenza. Anche i folletti acquatici, malvagi, Errano per le sfere dell'alcova. La notte, oh amica, la luna di miele Li coglierà ridenti e riempirà Il ciel di mille diademi di bronzo. E poi se la vedranno col topaccio. - Se non viene uno smorto fuoco fatuo, Come una fucilata, dopo i vespri. - O spettri santi e bianchi di Betlemme, Incantate quel blu della finestra! ~ "Qu'est-ce pour nous, mon cœur..." ~ Qu'est ce pour nous, mon cœur, que le nappes de sang Et de braise, et mille meurtres, et les longs cris De rage, sanglots de tout enfer renversant Tout ordre; et l'Aquilon encor sur les débris; Et toute vengeance! Rien!... - Mais si, toute encor, Nous la voulons! Industriels, princes, sénats: Périssez! puissance, jiustice, histoire: à bas! Ça nous est dû. Le sang! le sang! la flamme d'or! Tout à la guerre, à la vengeance, à la terreur, Mon esprit! Tournons dans la morsure: Ah! passez, Républiques du monde!Des empereurs, Des régiments, des colons, des peuples, assez! Qui remuerait les tourbillons de feu furieux, Que nous et ceux que nous nous imaginons frères? A nous, romanesques amis: ça va nous plaire, Jamais nous ne travaillerons, ô flots de feux! Europe, Asie, Amérique, disparaissez. Notre marche vengeresse a tout occupé, Cités et campagnes! - Nousserons écrasés! Les volcans sauteront! Et l'Océan frappé... Oh! mes amis! - Mon cœur, c'est sûr, ils sont des frères: Noirs inconnus, si nous allions! Allons! allons! O malheur! je me sens frémir, la vieille terre, Sur moi de plus en plus à vous! la terre fond, Ce n'est rien! j'y suis! j'y suis toujours! * * * ~ "Che son per noi, mio cuore..." ~ Che son per noi, mio cuore, le distese di sangue E di bragia, e gli eccidi, e tutti i lunghi gridi Della rabbia, singulti dell'inferno che atterra L'ordine; e l'Aquilone che soffia sui detriti; E ogni vendetta? Nulla!... - Ma ancora, tutta intera, Noi la vogliamo! Principi, industriali, senati: Perirete! Potenza, storia, giustizia: abbasso! Ciò ci è dovuto. Il sangue! il sangue! fiamma d'oro! Soltanto per la guerra, la vendetta, il terrore, O mio spirito! Affonda nella piaga: Ah! passate, Repubbliche del mondo! E voi Imperatori, Popoli, reggimenti, coloni, perirete! Chi può smuovere i turbini del fuoco furibondo? Solo noi e coloro che crediamo fratelli! Miei fantastici amici: a noi! sarà una festa! Mai noi lavoreremo, o marosi infuocati! Asia, America, Europa, voi dovete sparire. Marciando alla vendetta, abbiamo invaso tutto, Le città e le campagne! - Ma saremo scacciati! Salteranno i vulcani! E l'Oceano colpito... Oh! amici miei! - Mio cuore, sii certo, son fratelli: Voi, neri sconosciuti, venite! Andiamo! Andiamo! O sventura! ecco fremo, e questa vecchia terra, Su me sempre più vostro! la terra si precipita, Non è nulla! son qui! io sono sempre qui. ~ Mémoire ~ L'eau claire; comme le sel des larmes d'enfance, l'assaut au soleil des blancheurs des corps de femmes; La soie, en foule et de lys pur, des oriflammes Sous les murs dont quelque pucelle eut la défense; L'ébat des anges; - Non... le courant d'or en marche, Meut se bras, noirs, et lourds, et frais surtout, d'herbe. Elle Sombre, ayant le Ciel bleu pour ciel-de-lit, appelle Pour rideaux l'ombre de la colline et de l'arche. II Eh! l'humide carreau tend ses bouillons limpides! L'eau meuble d'or pâle et sans fond les couches prêtes. Les robes vertes et déteintes des fillettes Font les saules, d'où sautent les oiseaux sans brides. Plus pure qu'un louis, jaune et chaude paupière Le souci d'eau - ta foi coniugale, ô l'Épouse! - Au midi prompt, de son terne miroir, jalouse Au ciel gris de chaleur la Sphère rose et chère. III Madame se tient trop debout dans la prairie Prochaine où neigent les fils du travail; l'ombrelle Aux doigts; foulant l'ombelle; trop fière pour elle; Des enfants lisant dans la verdure fleurie Leur livre de maroquin rouge! Hélas, Lui, comme Mille anges blancs qui se séparent sur la route, S'éloigne par delà la montagne! Elle, toute Froide, et noire, court! après le départ de l'homme! IV Regret des bras épais et jeunes d'herbe pure! Or des lunes d'avril au cœur du saint lit! Joie Des chantiers riverains à l'abandon, en proie Aux soirs d'août qui faisaient germer ces pourritures! Qu'elle pleure à présent sous les remparts! l'haleine Des peupliers d'en haut est pour la seule brise. Puis, c'est la nappe, sans reflets, sans source, grise: Un vieux, dragueur, dans sa barque immobile, peine. V Jouet de cet œil d'eau morne, je n'y puis prendre, Ô canot immobile! oh! bras trop courts! ni l'une Ni l'autre fleur: ni la jaune qui m'importune, Là; ni la bleue, amie à l'eau couleur de cendre. Ah! la poudre des saules qu'une aile secoue! Les roses des roseaux dès longtemps dévorées! Mon canot, toujours fixe; et sa chaîne tirée Au fond de cet œil d'eau sans bord, - à quelle boue? * * * ~ Memoria ~ I L'acqua chiara, come il sale di lacrime d'infanzia, L'assalto al sole dei corpi biancheggianti delle donne; La seta, in ressa edi giglio puro, degli oriflammi Sotto le mura che un giorno difese una pulzella; I sollazzi degli angeli; - No... la corrente d'oro in moto, Muove le braccia, nere, e pesanti, e fresche d'erba. Lei Oscura, col Cielo blu come cielo d'alcova, invoca Come cortine l'ombra del colle e del ponte. II Eh! il vetro umido stende le sue limpide bolle! L'acqua arreda d'oro pallido e senza fondo gli strati pronti. Le vesti verdi e stinte delle fanciulline Fanno i salici, donde sbrigliati scattano gli uccelli. Più pura d'un marengo, gialla e calda pupilla, La ninfea - è la tua fede coniugale, o Sposa! - Nel lesto meriggio, dal suo specchio appannato, invidia Al cielo grigio d'afa la sfera rosa e cara. III La Signora sta troppo eretta nella prateria Vicina su cui nevicano i fili del lavoro; con l'ombrello Fra le dita calpesta l'umbella; troppo fiera per lei; In quel fiorito verdeggiare, fanciulli leggono Il libro marocchino rosso! Ahimè. Lui, come Mille angeli bianchi che si separano per via, S'allontana al di là della montagna! Lei, Fredda, e nera, corre! dopo la partenza dell'uomo! IV Rimpianto delle braccia sode e fresche d'erba pura! Oro delle lune d'aprile nel cuore del letto santo! Gioia Dei cantieri rivieraschi in abbandono e in preda Alle sere d'agosto che facevano germinare le putrescenze! Adesso ella pianga sotto i bastioni! l'alito Dei pioppi di lassù è per la sola brezza. Poi, la distesa, senza riflessi, senza fonte, grigia: Un vecchio draga e, nella sua barca immobile, s'affatica. V Zimbello di quest'occhio d'acqua tetra, io non posso prendervi, O canotto immobile! oh! braccia troppo corte! né l'uno Né l'altro fiore:né quello giallo che mi infastidisce, Là; né quell'azzurro, amico dell'acqua color della cenere. Ah! la polvere dei salici scossa da un'ala! Le rose dei giunghi da tempo divorate! Il mio canotto, sempre fisso; e la sua catena trascinata In fondo a quest'occhio d'acqua senza sponde, - verso quale fango? ~ O saisons, ô chateaux ~ O saisons, ô chateaux, Quelle âme est sans défauts? O saisons, ô chateaux, J'ai fait la magique étude Du Bonheur, que nul n'élude. O vive lui, chaque fois Que chante son coq gaulois. Mais! je n'aurai plus d'envie, Il s'est chargé de ma vie. Ce charme! il prit âme et corps Et dispersa tous efforts. Que comprendre à ma parole? Il fait qu'elle fuie et vole! O saisons, ô chateaux! [Et, si le malheur m'entraîne, Sa disgrâce m'est certaine. Il faut que son dédain, las! Me livre au plus prompt trépas! - O saisons, ô chateaux!] * * * ~ O stagioni, o castelli ~ O stagioni, o castelli, Quale anima è senza errori? O stagioni, o castelli Ho fatto la magica indagine Della Felicità, che nessuno elude. O viva lui, ogni volta Che canta il suo gallo celtico. Ma! non avrò mai più voglie, Si è assunto lui la mia vita. Quell'Incanto! ha preso anima e corpo, Ed ha disperso ogni sforzo. Come capire il mio parlare? La fa fuggire e volare! O stagioni, o castelli! [E, se la sventura mi travolge, Sono certo del suo disfavore. Il suo disdegno, ahimè, deve offrirmi Al trapasso più rapido! O stagioni, o castelli!] |
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